Immigration: des milliers de couples et familles en attente injustifiable

Visas temporaires de visite

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L'immigration au Canada: un parcours de combattant.
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Publié 11/12/2021 par Annik Chalifour

Radio-Canada rapportait cette semaine que le ministère fédéral de l’Immigration (IRCC) reconnaît les retards de traitement de milliers de demandes d’immigration en raison de la pandémie.

La plupart des bureaux du ministère en personne demeurent encore fermés.

1,8 million de demandes en attente

Fin octobre 2021, le Canada avait un arriéré de près de 1,8 million de demandes d’immigration selon les données de l’IRCC, incluant :

  • 548 195 demandes de résidence permanente (112 392 demandes de statut de réfugié)
  • 775 741 demandes de séjour temporaire (permis d’études, permis de travail, visas de séjour temporaire, prolongations de visiteur).
  • 468 000 demandes de citoyenneté canadienne

Communiquer avec le ministère par téléphone signifie demeurer en attente pendant des heures. Tandis que les ordinateurs ne fonctionnent pas ou les systèmes sont en panne.

Reste à contacter les députés… sans beaucoup plus de garantie.

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Droit de visite impossible

Plusieurs groupes de défense des droits de la famille et la division de l’Immigration de l’Association du Barreau canadien ont demandé à IRCC de permettre l’octroi de visas temporaires de visite aux conjoints bloqués dans les files d’attente de traitement des demandes depuis plus d’un an.

C’est l’histoire de mon amie Ayeesha ayant rejoint son conjoint Martin en Haïti au péril de sa vie cet automne. Le couple ne s’était pas revu depuis un an.

Martin attend toujours l’obtention de sa résidence permanente, malgré avoir complété avec succès toutes les étapes du processus depuis décembre 2019. La demande de parrainage fut déposée et reçue à IRCC en décembre 2018.

Selon la loi actuelle, il lui est impossible de visiter sa conjointe Ayeesha au Canada.

Mon couple d’amis installé dans le département du Sud-Est d’Haïti témoigne que «les conditions de vie demeurent très difficiles pour la population locale: insécurité sur les routes, manque d’eau postable, de gaz, d’essence, insécurité alimentaire…»

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Absence d’action politique

Jusqu’à date le gouvernement n’a divulgué aucun plan d’action concret sur la façon de combler les retards. Ceux-ci seraient «causés par des pénuries de personnel, une infrastructure et une technologie d’immigration obsolètes».

Un manque flagrant d’action politique, au détriment de milliers de couples et de familles en attente injustifiable de réunification. À cause de la pandémie, disent-ils…

Entre temps, le ministre Sean Fraser vient d’annoncer que faire venir 40 000 réfugiés afghans au Canada pourrait prendre deux ans…

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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