Haïti après l’assassinat du président: on fait quoi maintenant?

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Delmas, Haïti.
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Publié 07/07/2021 par Annik Chalifour

À la suite de l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse dans sa résidence à Port-au-Prince en pleine nuit de mercredi 7 juillet – dont les meurtriers ne sont pas encore identifiés – voici quelques commentaires que m’a partagé un résidant de la commune de Delmas située dans l’arrondissement de Port-au-Prince.

Gouvernance provisoire

Voici ce que dit l’article 149 de la Constitution haïtienne de 1987 amendée en 2012:

Article 149: En cas de vacance de la Présidence de la République soit par démission, destitution, décès ou en cas d’incapacité physique ou mentale permanente dûment constatée, le Conseil des ministres, sous la présidence du Premier ministre, exerce le Pouvoir exécutif jusqu’à l’élection d’un autre Président.

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Jovenel Moise

Conformément à la Constitution et à la loi électorale, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République pour le temps qui reste à courir a lieu soixante jours au moins et cent vingt jours au plus après l’ouverture de la vacance.

Dans le cas où la vacance se produit à partir de la quatrième année du mandat présidentiel, l’Assemblée nationale se réunit d’office dans les soixante jours qui suivent la vacance pour élire un nouveau Président Provisoire de la République pour le temps qui reste à courir.

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Priorité aux élections en Haïti

« Si on s’en tient à la prescription de l’article 149, la priorité devrait être accordée aux élections comme unique focus à côté des affaires courantes.»

«Entre temps, vu les enjeux politiques et les effets des forces concurrentes (Haïti en a tellement l’habitude), il se peut que le gouvernement ne soit pas en mesure de réaliser les élections dans le délai prescrit. Auquel cas, il faudrait obtenir un consensus pour passer à autre chose et gérer toutes les situations en suspens. »

« Entre autres, la mise en œuvre d’un processus de réconciliation nationale pour aboutir à un premier niveau de réconciliation en vue d’aborder les autres étapes avec plus de sérénité, la mise en place de règles sanitaires indispensables – actuellement inexistantes – afin d’assurer la gestion efficace de la pandémie. »

« Initier un nouveau redressement de la vie socio-économique – axé sur le développement local durable – devra faire partie d’un plan d’action incontournable (en fait la première des mesures attendues) de la part du prochain gouvernement issu des urnes. »

« Un accord potentiel de collaboration internationale pourrait suivre en matière de formation de techniques de négociation dédiées aux interlocuteurs locaux ayant à cœur le bénéfice collectif. »

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Violence en Haïti.

Sécurité et enquête 

Ces dernières années la situation de la sécurité s’est gravement détériorée en Haïti, affectant la vie de la population au jour au jour: kidnappings, tueries, pillages, violence, barrages routiers.

« Une vie renouvelable aux 24h », selon un jeune résidant de Delmas.

Une situation intenable ayant contribué à aggraver l’appauvrissement socio-économique partout au pays ainsi qu’à affaiblir l’accès aux services de soins de santé (d’autant plus essentiels dans le contexte actuel de la pandémie).

«Selon certains membres de la communauté haïtienne de Toronto, « il faut en premier lieu garantir la sécurité sur le terrain ».

« Par exemple envoyer temporairement des membres de nos corps policiers ou de nos forces armées canadiennes afin d’appuyer les efforts des corps policiers haïtiens dans le rétablissement de l’ordre en Haïti.

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«Pour permettre à la population de pouvoir se déplacer en paix; aux convois de marchandises de circuler d’une région à l’autre sans crainte d’être attaqués; et d’assurer la sécurité du personnel médical dans les cliniques et les hôpitaux. »

« Le Canada pourrait également contribuer à la mise en œuvre d’une enquête neutre et impartiale dans le but d’aider à éclaircir la situation autour du meurtre du président Jovenel Moïse, identifier les suspects, déterminer le mobile du crime et recueillir les preuves. »

On se doit d’être solidaire d’Haïti, notre voisine francophone en situation minoritaire, faisant partie de notre continent des Amériques.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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