Insultes, gros mots et contrepèteries: «Mon hostie de connard empaffé!»

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Publié 02/10/2007 par Paul-François Sylvestre

«De Abominable à Zut, en passant par Enfoiré, Merdeux et Pouffiasse, il y a plus de 400 expressions corsées ou osées qui sont recensées et expliquées dans Le Petit Dico des insultes, gros mots et autres injures, de Marc Lemonier. L’ouvrage se veut sérieux, essentiel et… futile.

Histoire des insultes et gros mots

Les insultes, gros mots et injures sont replacés dans leur contexte, leur histoire et leur évolution. Ils sont tour à tour scatologiques, politiques, phallocrates, racistes ou homophobes. Ils volent souvent bas. Certains évoquent Dieu, les filles de joie ou les excréments. Tous nous conduisent dans les marges de notre langue.

Con, conne, conneries

Un des mots le plus répandus est «con» et ses dérivés: conne, connard, conasse, conneries. Plusieurs gros mots commencent justement par l’adjectif «gros»: gros bêta, gros lard, gros lourdaud, grosse vache. D’autres reposent plus ou moins sur l’âge: vieille chouette, vieille rombière, vieux con, vieux cul, vieux fossile.

Injures homophobes

Le Petit Dico renferme plusieurs injures homophobes. Certaines sont plus évidentes – pédé, pédale, folle, tante, gouine – et d’autres sont moins connues de ce côté-ci de l‘Atlantique: lopette, fiotte et tafiole. On n’y retrouve pas l’expression québécoise «tapette», mais Le Petit Dico inclut néanmoins quelques gros mots québécois ou canadiens-français. En voici cinq exemples: calice, hostie, guidoune, pitoune et épais.

le petit dico des insultes, injures et autres gros mots

Petit livre des gros mots

La maison First Éditions a elle aussi publié un Petit livre des gros mots. De Abruti à Zonard, elle nous fait découvrir 150 expressions, des vertes pis des pas mûres. Gilles Guilleron en donne l’origine, indique des variantes et explique comment le dire dans le registre courant et le registre soutenu.

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On nous apprend, par exemple, que le mot «idiot» vient du latin idiotes (sot) et du grec idiôtês (simple). Comme variante il y a abruti et crétin. Dans le registre courant on dira bête ou stupide. Dans le registre soutenu on dira «explorateur de puits sans fond». À noter que «idiotisme» n’est pas la maladie qui frappe les idiots; il s’agit d’une construction linguistique particulière à une langue et impossible à traduire littéralement (latinisme, anglicisme, gallicisme).

Gros mots québécois vs français

L’auteur ajoute parfois des petites mises en garde. À titre d’exemple, pour l’expression «baiser», l’auteur indique qu’une «baisure» n’est pas l’action de «baiser quelqu’un», mais le côté par lequel deux pains se sont touchés dans le four. Mignon, non?

Curieusement, c’est après avoir décrit les usages du mot «queue» que Guilleron note comment le même mot n’a pas la même signification en France et au Québec. Pour un Français, «nœud» veut dire idiot alors que pour un Québécois «nœud» signifie obstacle (frapper un nœud). En France une «branleuse» est une imbécile; au Québec c’est une indécise. Là-bas le mot «train» réfère au postérieur, ici il est synonyme de bruit (faire du train).

insultes et gros mots

Contrepèteries

Un petit livre n’attend pas l’autre chez First Éditions puisque cette maison publie également Le Petit Livre des contrepèteries.

Certaines ne sont pas très innocentes, comme «les câlins du matin et les catins du malin». D’autres sont très convenables, comme «des flics basques et des biques flasques» ou «un cocher en ballon et un cochon emballé».

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Parmi les moins convenables il y a «on se couchait tôt dans le temps, on se touchait tôt dans le camp» ou «ne pas confondre le papy de Zazie et le zizi de papa».

Insultes sexuelles

Puis il y a les contrepèteries pas du tout convenables, dont en voici trois exemples: «ce chirurgien sépare les reins / ce chirurgien répare les seins»; «j’ai attrapé un coup de patin / j’ai attrapé un pou de catin»; «ces bains sont de vrais salons» / ces seins sont de vrais ballons».

C’est Joël Martin qui signe ce livre assez original. Il est connu des lecteurs du Canard enchaîné où il anime chaque semaine la rubrique «L’album de la Comtesses». Martin nous offre un Mini-traité de Contrepet en guise d’«annexe en sus», ou est-ce plutôt de «sexe en anus»…?

Bibi, amuse-toi bien! Mimi, abuse-toi bien!

Marc Lemonier, Le Petit Dico des insultes, gros mots et autres injures, Paris, City Éditions, 2007, 224 pages, 24,95 $.

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Gilles Guilleron, Le Petit Livre des gros mots, Paris, Éditions First, 2007, 160 pages, 4,95 $.

Joël Martin, Le Petit Livre des contrepèteries, tome 2, Paris, Éditions First, 2007, 160 pages, 4,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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