Depuis un quart de siècle, Gilles Lacombe se loge à l’enseigne d’une écriture singulière, expression de la quête métaphysique et spirituelle d’un poète qui a su s’élever au-dessus des modes et construire une œuvre qui puise à l’essence des choses et des êtres.
Lacombe a choisi de réunir des extraits de treize recueils publiés aux Éditions L’Interligne entre 2000 et 2022, plus un texte inédit, pour créer une anthologie qui s’intitule Chétive magnificence. Il explique, en avant-propos, que des changements s’imposaient pour assurer une claire lisibilité.
Il a d’abord fallu avoir recours à une typographie et à une mise en page uniformes, différentes de celles des recueils. Il a aussi été décidé de faire disparaître la dimension picturale qui jouait un rôle dans la construction de certains poèmes (Lacombe est également artiste visuel).
Observateur
Dans sa préface à cette anthologie, François Paré écrit: «Comme le peintre qu’il est aussi à ses heures, le poète devenu observateur n’est jamais indifférent à ce qu’il voit. Au contraire, le visible ne cesse de l’interpeller; et ce qu’il veut saisir en ces moments plus contemplatifs de sa vie, c’est la nature même de cette convocation que le paysage met en œuvre.»
Le préfacier se demande pourquoi Lacombe n’a pas opté plutôt pour le roman. Idée qui est rejetée du revers de la main parce que «la trame romanesque est un spectacle qui ne peut qu’éloigner l’écriture de l’essentiel». La poésie, quant à elle, se tient à l’écart de la «vie fomentée, manigancée» (propre au roman) pour devenir une «chétive magnificence».