Gilles Lacombe: seule la poésie est rivée à l’essentiel

Gilles Lacombe, Chétive magnificence
Gilles Lacombe, Chétive magnificence – Anthologie 2000-2025, poésie, préface de François Paré, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2025, 216 pages, 23,95 $.
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Publié 31/05/2025 par Paul-François Sylvestre

Depuis un quart de siècle, Gilles Lacombe se loge à l’enseigne d’une écriture singulière, expression de la quête métaphysique et spirituelle d’un poète qui a su s’élever au-dessus des modes et construire une œuvre qui puise à l’essence des choses et des êtres.

Lacombe a choisi de réunir des extraits de treize recueils publiés aux Éditions L’Interligne entre 2000 et 2022, plus un texte inédit, pour créer une anthologie qui s’intitule Chétive magnificence. Il explique, en avant-propos, que des changements s’imposaient pour assurer une claire lisibilité.

Il a d’abord fallu avoir recours à une typographie et à une mise en page uniformes, différentes de celles des recueils. Il a aussi été décidé de faire disparaître la dimension picturale qui jouait un rôle dans la construction de certains poèmes (Lacombe est également artiste visuel).

Observateur

Dans sa préface à cette anthologie, François Paré écrit: «Comme le peintre qu’il est aussi à ses heures, le poète devenu observateur n’est jamais indifférent à ce qu’il voit. Au contraire, le visible ne cesse de l’interpeller; et ce qu’il veut saisir en ces moments plus contemplatifs de sa vie, c’est la nature même de cette convocation que le paysage met en œuvre.»

Le préfacier se demande pourquoi Lacombe n’a pas opté plutôt pour le roman. Idée qui est rejetée du revers de la main parce que «la trame romanesque est un spectacle qui ne peut qu’éloigner l’écriture de l’essentiel». La poésie, quant à elle, se tient à l’écart de la «vie fomentée, manigancée» (propre au roman) pour devenir une «chétive magnificence».

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François Paré conclut que les textes du poète incarnent «le désir de transfiguration de soi qui anime toute l’œuvre de l’écrivain». Il ajoute que la poésie de Lacombe est «cette hésitation, cette défaillance, ce clair-obscur, qui le libèrent de l’arrogance de la littérature».

Recueillement

L’anthologie commence par des extraits du recueil Éphémérides et courants d’air (2000).

On y lit: «Je le dis simplement; s’il y a une chose que j’ai accomplie jusqu’ici, c’est regarder et contempler des paysages. Aussi ai-je appris à les accueillir avec modestie et recueillement, dans l’ignorance de ce qu’ils voudront bien que je retienne de leur passage; aussi en suis-je venu à les considérer comme des verbes imaginaires qui ont parfois la capacité de révéler les autres vies que l’on porte en soi et tout l’effet des dormeurs dans la lumière.»

Le recueil termine par le poème inédit Presque, sur cette note: la poésie est «Celle qui a été pénétrée / Corps et âme / Par l’esprit / Partout vivant / D’une chétive et limpide magnificence».

Écrivain et artiste visuel

Né à Ottawa en 1946, Gilles Lacombe a publié une vingtaine de livres, surtout des recueils de poèmes, dont plus de la moitié aux Éditions L’Interligne. Il est aussi artiste visuel, ayant exposé ses œuvres dans la région d’Ottawa et au Mexique.

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Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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