Montesquieu a écrit que c’est un malheur qu’il y ait trop peu d’intervalle entre le temps où l’on est trop jeune et le temps où l’on est trop vieux. Cette réflexion incite Gilles Archambault à publier un recueil de trente nouvelles intitulé Mes débuts dans l’éternité.
L’auteur campent des personnages qui ont «passé l’âge» et décrit des situations ou instants pleins de richesse inattendue. Un style subtil, tout en clair-obscur, réunit cette brochette d’hommes et de femmes d’âge parfois canonique.
Mourir sans descendance
Un homme affirme que «les femmes m’aimaient bien, mais elles ne m’aimaient pas». Il se console en se disant qu’il n’était pas fait pour les extrêmes.
Un autre sait qu’il va mourir sans descendance. Il se dit qu’il aimerait parfois faire la conversation avec un fils. «Pas avec une fille, du chinois pour moi, je ne saurais trouver les mots.»
Pour l’un des personnages, une femme est une intellectuelle si elle lit un peu, va dans les musées et connaît le prénom de Proust.