Alexandre Dupuy, Michaël Lessard et Suzanne Zaccour ont conçu une Grammaire pour un français inclusif avec l’objectif de révéler comment des croyances sexistes ont construit la langue française. Le trio recense les techniques permettant de neutraliser ce sexisme par une rédaction inclusive.
Mieux inclure
Ce genre d’écriture est aussi appelé féminisation, langue non sexiste, langue inclusive ou rédaction non sexiste. «Il s’agit précisément de représenter les femmes dans la langue et/ou de dégénérer la langue pour mieux inclure les personnes non-binaires.»
L’ouvrage montre comment la soi-disant règle du masculin qui l’emporte sur le féminin est «le résultat d’une lutte menée par des grammairiens, des auteurs et des savants misogynes». Or, l’imposition du masculin générique peut être extrêmement dommageable.
«Comment une petite fille qui n’a jamais lu ou entendu les féminins autrice (ou même écrivaine), avocate, chirurgienne, politicienne ou mécanicienne s’imaginera-t-elle un jour pratiquer un des ces professions? Il sera évidemment plus facile s’imaginer dans le rôle de l’infirmière ou de la secrétaire.»
Professions masculines et féminines
D’une part, la langue française résiste encore à l’intégration de nouvelles formes féminines. D’autre part, elle popularise rapidement les masculins des professions traditionnellement féminines. Exemple: maïeuticien plutôt qu’homme-sage-femme. Pourquoi alors les femmes devraient-elles se contenter d’être facteur, ingénieur ou président?