Feux d’artifice: pas joyeux pour l’environnement

feux d'artifice
Feu d'artifice en face de l'Hôtel de Ville de Toronto. Photo: archives l-express.ca
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Publié 22/06/2023 par Maxime Bilodeau

Feux d’artifice riment avec vacances, festivals, célébrations… et pollution. On ne veut pas casser le party, mais c’est un fait.

À la base, il faut se rappeler qu’un feu d’artifice est une bombe aérienne qui explose de manière synchronisée avec ses comparses, dans un ordre et des couleurs destinés à en mettre plein la vue aux spectateurs.

C’est grâce à la poudre noire, un mélange de soufre, de charbon et de nitrate de potassium, inventée en Chine il y a plus de 1000 ans, que les pièces pyrotechniques quittent le sol à grande vitesse, puis éclatent à une altitude d’au moins 50 mètres.

Les gerbes lumineuses et colorées aux formes variées sont quant à elles attribuables à la dispersion de petits éléments métalliques nommés «étoiles» contenus dans la coquille de l’engin explosif.

Lorsqu’ils éclatent, les feux d’artifice libèrent des particules microscopiques, des gaz à effet de serre (GES) et divers composés dans l’environnement.

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Dans un mémoire sur la question déposé en 2018, Gabrielle Lajoie, étudiante à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke, concluait que cela n’est pas sans conséquence pour la santé des écosystèmes et de leurs habitants, y compris les humains.

Des désagréments mesurables

On constate par exemple des pics de pollution lors d’événements d’envergure, comme l’International des Feux Loto-Québec, qui se tient chaque année à Montréal. Des concentrations de particules fines égales à 10 000 microgrammes/mètre cube ont été mesurées dans certains quartiers de la ville après une seule représentation.

Or, cela dépasse de beaucoup — parfois plus de 1000 fois — les seuils de pollution atmosphérique considérés comme sécuritaires par l’Organisation mondiale de la santé.

La qualité de l’air peut demeurer mauvaise pendant des dizaines d’heures à la suite d’un feu d’artifice, selon une étude portant sur les spectacles pyrotechniques de la fête de l’indépendance des États-Unis, parue en 2015.

L’inhalation de ces particules fines est nocive pour la santé humaine, notamment respiratoire et cardiaque, renchérit une autre étude américaine, parue en 2020. Une exposition répétée à ces particules pourrait, en théorie, se traduire par des risques accrus de cancer du poumon et de maladies cardiovasculaires.

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Les animaux sauvages ne sont pas en reste, au point d’avoir incité des scientifiques australiens à recommander de décaler ou de repenser ces spectacles.

La pollution sonore et visuelle des feux perturbe notamment la faune ailée locale de manière importante, avaient conclu dès 2011 des chercheurs néerlandais. Ces perturbations sont encore plus graves si elles concordent avec les périodes de reproduction ou de migration.

Des alternatives?

C’est dans ce contexte que, outre celles des scientifiques australiens, des voix s’élèvent pour remettre en question les feux d’artifice. Plus tôt cette année, la Ville de Mont-Tremblant a annoncé qu’elle les interdirait désormais sur son territoire.

«Quand on fait exploser des produits chimiques, des débris retombent dans la nature et peuvent avoir des impacts», a déclaré en avril la mairesse suppléante de la municipalité. «On invite les gens à être créatifs et à trouver d’autres façons de célébrer.»

Certains suggèrent par exemple de remplacer les spectacles pyrotechniques par des ballets de drones aériens.

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Mais il est peut-être aussi possible de repenser la composition chimique des pièces pyrotechniques afin qu’elles émettent moins de particules fines. C’est ce que proposaient en 2021 deux chercheurs chinois, dans la revue de la Société américaine de chimie.

Un renforcement du cadre réglementaire serait de rigueur, écrivait Gabrielle Lajoie dans son mémoire de maîtrise. Cela pourrait se traduire par une imposition d’un nombre maximal de bombes pouvant être projetées, voire par une interdiction de lancement sur l’eau ou à moins de 100 mètres d’un cours d’eau.

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