Les vrais rebelles font progresser la société en combattant des injustices frappant des minorités économiques, raciales ou sexuelles, dont ils font souvent eux-mêmes partie. Aujourd’hui, toutefois, de faux rebelles se portent à la défense de la majorité à laquelle ils appartiennent — blanche, masculine, hétéro — en la prétendant brimée par ces minorités.
C’est la thèse qu’est venu présenter, au récent Salon du livre de Toronto, l’auteur de l’essai Faux rebelles – Les dérives du politiquement incorrect, Philippe Bernier Arcand.
L’anti-wokisme est cool
Selon lui, les suffragettes qui ont fait progresser les droits des femmes, ou les militantes comme Rosa Parks qui ont fait avancer la cause des Noirs américains, ne sont pas de la même farine de «rebelles» que les camionneurs antivax qui ont ont occupé le centre-ville d’Ottawa en février 2022.
Et pourtant, de nos jours, ce sont ces derniers, et d’autres croisés contre le «wokisme», que de nombreux citoyens trouvent «cools» ou «sexys». Pas les bureaucrates qui tentent d’appliquer des politiques d’élimination du racisme ou du sexisme «systémique» dans nos sociétés.
C’est une victoire des anti-wokes que d’avoir réussi à retourner le mot «woke» («éveillé») contre ses créateurs, en en faisant une insulte.