Dans la force de l’âge, on est dans le feu de l’action. Dans un âge avancé, on se contente de Vivre à feu doux, titre du tout dernier recueil de nouvelles que signe Gilles Archambault, 90 ans, tout comme le personnage de la dernière nouvelle.
Ce recueil d’une centaine de pages renferme 32 nouvelles. C’est vous dire comment elles sont brèves, jamais plus que deux ou trois pages, parfois seulement cinq ou six courts paragraphes. Les sujets traités n’en demeurent pas moins sérieux: amitié, amour, bonheur, estime de soi, création, vieillesse, mort.
Quatre thèmes
Les nouvelles sont regroupées sous quatre ensembles aux libellés évocateurs: Immensément triste comme d’autres sont immensément riches, Je ne me suis pas habitué à moi, Vivre à feu doux, Couvercle fermé.
Dans le premier ensemble, une nouvelle s’intitule Qui es-tu, au juste?. Il est question d’un homme qu’une femme arrive difficilement à comprendre. Une personne qui donne parfois «l’impression d’être un livre ouvert, parfois pas du tout». L’intérêt de la fréquentation réside dans cette énigme.
Un des plus longs textes, presque quatre pages, a pour titre Le Rival. On fait la connaissance d’un modeste prof d’université, qui vient de terminer un roman refusé par trois éditeurs. Il apprend qu’une femme longtemps oubliée a avoué sur son lit de mort qu’il avait été l’amour de sa vie.