Et les tableaux s’envolent…

La valse des tableaux volés, perdus, retrouvés, vendus à des prix exorbitants a déjà fait l’objet de chroniques à peu près chaque année dans L’Express. Et les années qui passent ne font qu’ajouter quelques cadences de plus à cette valse sans fin.

Ventes

Pour des collectionneurs fortunés ou des milliardaires en quête d’un placement facile et de bon ton, acheter un tableau représente souvent un placement bienvenu dont la valeur s’accroît d’elle-même au fil du temps, un placement idéal en somme.

Picasso

Les tableaux de ce peintre espagnol de Malaga qui a passé presque toute sa vie en France, qui émaillent plusieurs articles de L’Express, ont toujours une valeur inestimable.

L’un d’eux, qui cache sa maîtresse, Femme au béret et à la robe quadrillée, a été mis en vente publique à Londres par la maison Sotheby’s pour la première fois. C’est une peinture à l’huile de 55×46 cm qui aurait été réalisée à la fin de l’année 1937, au cours de laquelle Picasso a peint l’un de ses chefs-d’œuvre, Guernica.

Le tableau s’est vendu près de 90 millions $. Les tableaux de Picasso se vendent toujours à un prix très élevé. Une huile, Les Femmes d’Alger (version O, 1955),a atteint dans les 235 millions $ en mai 2015, chez Christie’s à New York. Et Nu au plateau de sculpteur (1932) s’était vendu près de 190 millions $ en 2010.

Modigliani

Dévoilé à Hong Kong et vendu le lundi 14 mai 2018 chez Sotheby’s, un Nu couché, estimé à 150 millions de dollars US a été adjugé 157,2 millions de dollars US par Sotheby’s, devenant le quatrième tableau le plus cher de l’histoire pour des enchères.

Léonard de Vinci

Ce n’est pas un tableau de Picasso ou de Modigliani qui détient le record du tableau le plus cher du monde: c’est une peinture de Léonard de Vinci, adjugée chez Christie’s, le 15 novembre 2017 pour environ 590 millions $.

Ce tableau, Salvator Mundi (Sauveur du monde), avait été vendu 45 livres sterling seulement en 1958 (environ 85 $). On peut lire une histoire assez semblable dans L’Express du 11 avril 2017, avec la Madone de Laroque,

Vols

La valeur monétaire des œuvres d’art attire bien des convoitises. Ainsi, en 2010, au Musée d’art moderne de Paris, trois malfrats réussissent à s’emparer de cinq tableaux: un Picasso, un Matisse, un Modigliani, un Braque et un Léger. Ces toiles, parmi les plus recherchées du monde, ne sont jamais réapparues.

En juillet 2015, cinq toiles du peintre britannique Francis Bacon sont dérobées au domicile d’un particulier à Madrid. Le 16 octobre 2012,: sept toiles de maîtres, dont un Picasso, un Gauguin, deux Monet et un Matisse, sont volées au Musée Kunsthal de Rotterdam. Dérobés en quelques minutes, les tableaux valent plus de 100 millions d’euros.

En août 2010, vol en plein jour d’un tableau de Van Gogh, Coquelicots, au musée Mahmoud Khalil au Caire. La toile, estimée à 55 millions $, a été découpée avant d’être enlevée de son cadre. Elle n’a pas été retrouvée. Et ce ne sont que quelques exemples.

Trouvailles et retrouvailles

Un tableau de Rubens perdu depuis 400 ans a été retrouvé dans les collections du National Trust of Scotland. C’est un portrait de George Villiers, premier duc de Buckingham, identifié comme étant l’œuvre originale de Rubens (automne 2017).

Un tableau d’Edgar Degas, volé en 2009, a été retrouvé en février 2018 dans la soute d’un autobus: Les Choristes, un pastel peint en 1877, estimé à 800 000 euros, dérobé à Marseille en 2009.

Perdue de vue pendant près de 45 ns, après une exposition, l’œuvre de l’artiste nigérian Ben Enwonwu, la «Mona Lisa africaine», véritable «icône» au Nigeria, peinte en 1974, est réapparue à Londres en février 2018. Elle a été achetée aux enchères 136 millions d’euros, alors qu’elle avait été estimée à 300 000 euros dans un premier temps.

Bizarreries

Dans un tableau de Van Gogh (1853-1890), que n’a-t-on pas trouvé au musée d’art Nelson-Atkins de Kansas City au Missouri? Un poil de pinceau? Une empreinte digitale? Un cheveu blond? Non, rien de tout cela. En examinant minutieusement un tableau, on a découvert… une sauterelle qui s’y était posée il y a 128 ans.

Le petit insecte s’est englué dans la peinture fraîche de la toile Les Oliviers, peinte en 1889… et y est resté. «J’essayais de comprendre la construction de l’œuvre en étudiant ses différentes couches, et c’est comme ça que j’ai trouvé le corps de cette petite sauterelle», a déclaré la directrice du musée. Elle est toujours en place.

La plus vieille Vénus de l’histoire (censurée par Facebook en février 2018), une image de la Madone de Willendorf, statuette paléolithique de près de 30 000 ans, provoque l’indignation de nombreux musées.