Degas, «un peintre en phase avec son époque»

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Publié 24/04/2012 par Gabriel Racle

La grande exposition qu’organise le musée d’Orsay à Paris, jusqu’au 1er juillet, et les publications qui l’accompagnent, offrent une occasion appréciable de vérifier cette citation et de faire connaissance avec cet artiste de la modernité.

Edgar Degas

Fils d’un banquier de Paris, Edgar de Gas naît dans cette ville en juillet 1834 et connaît une enfance dorée dans un milieu bourgeois cultivé. Il fait des études de droit, mais s’intéresse beaucoup aux estampes de la Bibliothèque nationale.

Il dessine inlassablement, copie des œuvres, étudie la peinture auprès d’un disciple d’Ingres, et bénéficie des relations de son père, grand amateur d’art, auprès de collectionneurs.

Il suit des cours à l’École des Beaux-Arts de Paris et voyage en Italie de 1856 à 1860, pour étudier sur place les œuvres des grands maîtres italiens classiques. Il peint surtout des portraits, participe à des expositions, dont celles des impressionnistes, entre 1874 et 1886. Mais sa vue décline.

Les tableaux de cette période, où Degas utilise pastel, aquarelle et même la gouache, font preuve d’une grande modernité dans le choix de la couleur et du trait comme modes d’expression.

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Presque aveugle, Degas privilégie la sculpture, à laquelle il s’adonnait déjà depuis plusieurs années. Il décède à Paris le 27 septembre 1917, après plus de cinquante années d’incessante création artistique. Il repose au cimetière de Montmartre.

L’exposition

Dans son œuvre, Degas a utilisé toutes les techniques artistiques, la peinture, la sculpture, des petits modèles en cire au travail du bois, le dessin, l’estampe et le pastel qu’il porte à son plus haut degré d’achèvement.

Grand dessinateur, il avait suivi le conseil d’Ingres, un autre grand dessinateur: «Faites des lignes, jeune homme…, beaucoup de lignes, d’après nature et de mémoire. Et vous serez un bon artiste.»

Délaissant les danseuses et les chevaux, qui tiennent une place prédominante chez l’artiste, mais ont été largement «explorés, commentés et présentés», l’exposition «explore l’évolution de Degas dans la pratique du nu, de l’approche académique et historique de ses débuts à l’inscription du corps dans la modernité au cours de sa longue carrière», d’où son titre: «Degas et le nu». Et les nus sont présentés dans les diverses techniques mentionnées.

Le catalogue

Comme l’écrit un critique: «Ne manquez pas cette exposition explorant les nus de l’artiste.» C’est effectivement une occasion assez rare de faire sa connaissance ou de renouer avec lui.

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En plus des pièces du musée d’Orsay, s’ajoutent des prêts exceptionnels des plus grandes collections, comme celles du Metropolitan Museum of Art de New York ou de l’Art Institute de Chicago.

Si vous ne pouvez visiter cette grande exposition, son catalogue vous donne la possibilité de le faire à domicile. C’est un superbe ouvrage relié, comptant 286 pages et de très nombreuses illustrations en couleur (Musée Orsay-Éditions Hazan).

Plusieurs auteurs s’expriment pour faire comprendre l’intérêt de Degas pour le corps féminin: Le corps classique, Le corps en péril, Le corps exploité, Le corps transformé sont les titres de quelques chapitres.

«Les nus de Degas, dans toute leur diversité, révèlent la richesse de ses sentiments, la curiosité à l’égard du monde extérieur qu’il exprime dans sa représentation du corps d’autrui. La nudité de ses modèles est la science en fin de compte.»

Introduction

Pas de doute, pour comprendre Degas, aussi célèbre de son temps aux États-Unis qu’en Europe, «comme un des chefs de file de l’avant-garde (impressionnisme), au même titre que Monet ou Renoir», c’est le livre à se procurer, même et plus encore, si l’on a visité son exposition.

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«Toute sa vie Degas… a bousculé l’ordre établi dans l’art et poursuivit sans relâche sa quête de nouvelles voies de recherche, de nouveaux modes d’expression… » (p. 248) Dans ses œuvres, on découvrira le plaisir de la contemplation des modèles et le raffinement de sa technique picturale.

Degas et les danseuses

C’est le titre d’un superbe album, grand format, 276 pages, brillamment illustré, publié par Flammarion à l’occasion de l’exposition du musée d’Orsay. Le ballet fascinait Degas, en fait, comme il le dit lui-même, c’était «comme un prétexte pour saisir le mouvement». Les auteurs de ce livre font revivre cette recherche, par leurs explications et les illustrations.

L’étude compte quatre parties: «Danse et photographie: premiers contacts», «L’œil mobile», «La bête humaine» et «Degas, la photographe et le film: les dernières années».

Il en ressort une meilleure compréhension, une meilleure lisibilité de l’œuvre de Degas, qui complète harmonieusement le tableau du précédent ouvrage. «Entre analyse du sujet féminin et recherche du mouvement, Degas a su avec ses moyens capter l’essence même de la grâce des danseuses.» (Livia Colombani, artistik rezo)

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«Les catalogues d’exposition sont aujourd’hui devenus de prestigieux ouvrages d’art qui rassemblent, illustrent et commentent la quasi-totalité des pièces présentées au public lors des grandes manifestations artistiques.» (Citiphotodanse) Ces deux ouvrages en sont un bel exemple.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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