Tout sur l’art de Rubens, grand maître de la peinture flamande

Rubens
Rubens, éditions Hazan, 2017, relié, 31,7x26,8 cm, 195 illustrations, 320 p., 49 €. La jaquette de la couverture reproduit le portrait de la marquise Brigida Spinola Doria, huile sur toile, 152,8x92,7 cm, 1606, Washington, Natinal Gallery of Art. À gauche: Autoportrait, huile sur toile, 86x62.5cm, 1623, un des quatre autoportraits du peintre, Londres, Windsor Castle.
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Publié 11/03/2018 par Gabriel Racle

Le nom de Rubens apparaît de temps à autre dans L’Express, mais il n’a pas encore fait l’objet d’une chronique qui lui soit consacrée. Et pourtant, «le plus grand peintre européen de la première moitié du XVIIe siècle» mérite bien d’être mieux connu, lui et son œuvre

Et grâce aux éditions Hazan qui lui ont consacré un ouvrage rédigé par Nadeije Laneyrie-Dagen, professeure d’histoire de l’art, il est désormais possible de faire vraiment connaissance avec Rubens et son art pictural. Le livre s’intitule simplement Rubens, mais il est impressionnant, comme le peintre lui-même.

Famille protestante…

Pierre Paul Rubens est né le 28 juin 1577 à Siegen en Westphalie, à 300 km à l’est de l’actuelle ville belge d’Anvers, maintenant une ville d’Allemagne, qui à cette époque se trouvait dans le Saint-Empire romain (962-1806). C’est le sixième enfant d’une famille prospère, de religion protestante, dont le père est un avocat. Sa mère est la fille d’un marchand de tapisseries.

En 1568, la famille Rubens avait quitté Anvers, qui se trouvait alors dans les Pays-Bas Espagnols pour échapper à la persécution antiprotestante qui y sévissait alors, menée par le duc d’Albe, Grand d’Espagne et gouverneur des Pays-Bas. Les guerres de religion ont une longue histoire.

… convertie au catholicisme

Rubens passe ses dix premières années à Siegen. Mais son père, ayant abjuré le protestantisme pour le catholicisme, a fait baptiser ses enfants avant de mourir en 1582.

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Deux ans plus tard, la mère de Rubens rentre à Anvers avec ses enfants. Âgé de 12 ans, Rubens étudie notamment le latin et le grec dans une école de la ville.

Il entre aussi comme page chez la comtesse de Lalaing, sa marraine. C’est chez elle qu’il commence à copier ses tableaux dont des Véronèse (1528-1588) peintre vénitien réputé qui l’inspirera plus tard.

Rubens
Le chapeau de paille, entre 1822 et 1625, 79×54,6 cm. Londres, National Gallery.

Sujets religieux

Il abandonnant ses espoirs de suivre le chemin de son père. À 14 ans, il est en apprentissage chez le peintre paysagiste Tobias Verhaecht, un parent de sa mère, puis chez Adam van Noort, une célébrité qui dirige aussi Jordaens. Il complète sa formation dans l’atelier d’Otto van Veen, un romaniste spécialisé dans les emblèmes.

Une grande partie de cette formation initiale de 1589 à 1598 est consacrée à copier les œuvres d’artistes anciens. Beaucoup de tableaux représentent des sujets religieux et Rubens est d’ailleurs devenu plus tard l’une des principales voix du style pictural de la Contre-réforme catholique.

Une fois sa formation achevée, il entre en 1598 à la guilde de Saint-Luc, une organisation corporative de peintres, de graveurs, de sculpteurs et d’imprimeurs de la Renaissance, active depuis le XIVe siècle en Italie et aux Pays-Bas comme maître indépendant

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Des commandes de partout

Rubens fait un séjour en Italie de 1600 à 1608, avec une incursion en Espagne en 1603. Lors de ces voyages, il étudie, copie, assimile le style de grands maîtres classiques ou modernes comme le Caravage, et surtout Titien dont il retient la puissance du coloris, et bien entendu Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci.

Durant son premier séjour à Rome, Rubens réalise son premier chef-d’œuvre, Sainte Hélène à la Vraie Croix, pour la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.

Rubens revient à Anvers voir sa mère malade qui meurt avant son arrivée. Dès lors il s’adonne à son art, la peinture qui le rend déjà célèbre. Il reçoit des commandes, épouse Isabella Brant en 1609. Ils auront trois enfants. Isabella meurt de la peste à 34 ans.

En 1630, Rubens épouse une toute jeune femme de 16 ans, Hélène Fourment, dont il a quatre autres enfants.

Sur le plan artistique, il reçoit des commandes de toute l’Europe. Il en sera ainsi jusqu’à la fin de sa vie à Anvers, le 30 mai 1640.

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Rubens
Vénus au miroir, vers. 1614–1615, 124×98 cm.

Riche aperçu

Le livre des éditions Hazan donne un très riche aperçu de l’importante œuvre picturale de Rubens et, tant par ses textes que par ses illustrations, il constitue une véritable et précieuse encyclopédie de l’œuvre de Rubens.

Le livre suit en quelque sorte un cheminement historique pour aborder les réalisations du maître.

Faut-il ajouter que toutes les pages de cet ouvrage de grand format (31,7 x 26,8 cm) sont en papier glacé, que de très nombreuses reproductions sont en pleine page ou en double page, et que l’on a ainsi la possibilité de voir des œuvres de Rubens que l’on n’a pas l’occasion de contempler. C’est bien un merveilleux cadeau à se faire ou à faire à un amateur d’art en tout temps.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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