En balado dans les coulisses des arts

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Le panel «Dans les coulisses des arts». Marc Pelletier (Éditions David), Catherine Mensour (Agence Mensour), Louise Frappier (Université d’Ottawa) et Joël Beddows (TfT). Photo: Faculté des arts, Université d’Ottawa
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Publié 16/01/2021 par Paul-François Sylvestre

Dans les arts de la scène et en littérature, il faut savoir tirer son épingle du jeu et même avoir plusieurs cordes à son arc lorsqu’on évolue en situation minoritaire.

Voilà ce qui ressort d’un échange organisé par le Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa avec trois spécialistes qui agissent dans l’ombre.

Ce n’est pas le confinement et la distanciation physique qui empêchent le CRCCF de garder le contact avec la communauté universitaire et la collectivité franco-ontarienne, voire avec toute personne s’intéressant aux francophonies d’ici et d’ailleurs.

Tables rondes

Pour y arriver, le CRCCF a lancé La francophonie en contact, une série de forums en baladodiffusion.

La première rencontre a eu lieu en octobre dernier autour du bilinguisme comme critère d’embauche dans le secteur privé au Nouveau-Brunswick. La seconde s’est tenue le 13 janvier dernier et s’intitulait Dans les coulisses des arts.

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Cette table ronde a réuni Catherine Mensour, agente d’artistes chez l’Agence Mensour, Marc Pelletier, directeur littéraire aux Éditions David, et Joël Beddows, directeur artistique du Théâtre français de Toronto. Le tout était animé par Louise Frappier, du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa.

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Catherine Mensour

Représentante de  70 artistes

Catherine Mensour a fondé l’Agence Mensour il y a 35 ans afin de «pouvoir prendre la parole pour les artistes». Elle n’en représente pas moins de 70.

«Je suis là un peu comme une militante pour défendre leurs droits, pour les représenter auprès des producteurs», dit-elle. Elle note que l’Agence Mensour a été la première du genre au Canada à œuvrer dans les deux langues officielles.

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Marc Pelletier

Travailleur de l’ombre

Quant à Marc Pelletier, c’est la passion pour la lecture qui l’a conduit à travailler dans l’ombre pour «appuyer les auteurs à la fois sur le plan linguistique et sur le plan conceptuel », pour la structure d’un roman par exemple.

Son travail consiste aussi à dénicher de nouveaux auteurs et autrices.

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Pour Joël Beddows, la tâche d’un directeur artistique peut consister à produire une œuvre théâtrale ou à en accueillir une dans une saison, parfois les deux comme au Théâtre français de Toronto.

«Dix ans passés, on faisait plus un travail idéologique ou politique, mais maintenant il s’agit d’une démarche ou d’une affinité avec d’autres théâtres d’ici et d’ailleurs», affirme-t-il.

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Joël Beddows

Hauts et bas du confinement

Le confinement a un peu changé la donne. Il a tellement favorisé l’écriture que les Éditions David reçoivent désormais une abondance de manuscrits.

En revanche, souligne Marc Pelletier, «l’absence de salons du livre et de lancements présentiels ainsi que la fermeture des librairies ont non seulement nui à la vente de livres, mais créé aussi un vide dans la promotion».

Joël Beddows souligne que le TfT a dû venir en aide à des artistes dans le besoin en raison de contrats annulés. «Le théâtre est un art par et pour les humains», explique-t-il. «S’il n’est pas capable d’être humaniste, il n’a pas sa raison d’être.»

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Le TfT, ajoute-t-il, touche plus de gens depuis la pandémie. «Nous avons ajouté 3 000 noms à notre liste d’envoi parce que nous avons su nous réinventer», précise-t-il.

Un salaire minimum garanti pour les artistes?

Catherine Mensour souhaite un salaire minimum garanti pour les artistes. Marc Pelletier reconnaît que les bailleurs de fonds ont facilité la tâche durant la pandémie. Joël Beddows applaudit les artistes francophones du Québec et du Canada français qui «ont été très forts au niveau du lobbying».

La seule ombre au tableau, déplore Beddows, c’est la réaction trop timide du Canada anglais. «Chers amis anglophones, wake up!», leur recommande-t-il.

Le prochain balado de La francophonie en contact aura lieu le 20 janvier et portera sur l’évolution du journalisme en contexte minoritaire au Canada dans le contexte du virage numérique.

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