Développement immobilier de Long Branch: un projet controversé

Lors de la rencontre virtuelle du 27 juin dernier et de la rencontre en personne du 5 juillet dernier, les résidents de l’ancien village de Long Branch, au Sud-Ouest de Toronto, ont soulevé plusieurs préoccupations face au projet immobilier envisagé par le groupe Lake Promenade Co-Tenancy.

Le bon voisinage

Les voisins doivent accepter les inconvénients normaux du voisinage. Par exemple, les bruits reliés à des travaux de rénovation ou de construction sont habituellement considérés comme étant des inconvénients normaux.

Bien entendu, si lesdits travaux sont effectués en pleine nuit pendant plus d’une semaine, il est possible que ce ne soit pas le cas.

12 ans de poussière et de bruits

Les promoteurs du projet qui fait présentement l’objet d’une consultation par la ville de Toronto prévoient des travaux de démolition et de construction étalés sur plus d’une décennie. Compte tenu qu’il s’agit d’un secteur résidentiel, on ne peut donc pas affirmer qu’il s’agirait d’inconvénients normaux.

D’autant plus que les conséquences négatives du projet, si autorisé à construire des édifices de 30 étages par rapport à la limite actuelle de 7 étages, seraient permanentes.

Sur Lake Promenade, Mitch Fairrais est propriétaire d’un terrain au Sud-Est des cinq édifices des promoteurs. Lors de la rencontre du 5 juillet dernier, il a demandé une question hypothétique à Jack Greenberg, le principal promoteur.

Si Fairrais bâtissait sur sa propriété deux tours de 30 étages bloquant ainsi la vue sur le lac aux propriétaires des condos que Greenberg veut construire, Fairrais serait-il considéré un bon voisin?

Greenberg a évité la question en tentant de se justifier. Selon lui, tout propriétaire devrait être libre de réaliser ce qu’il veut sur son terrain sans égards pour ses voisins. Cette attitude explique sans doute l’opposition à son projet par ce qui paraît être une majorité des locataires et des résidents du quartier.

Sur le boulevard Park, David Juliusson est propriétaire d’un terrain au Nord-Est des cinq édifices. Il critique le projet pour plusieurs raisons. Les panneaux solaires installés sur le toit des résidences perdraient une partie de leur accès au soleil. Le boulevard Park n’a pas de trottoirs sur son côté Nord et est trop petit pour accueillir un projet-monstre de 30 étages.

Rénovation ou démolition ?

Les membres de l’Association des locataires des cinq édifices préfèrent une rénovation de ces édifices plutôt qu’une démolition. Leur porte-parole Patti Pokorchak affirme que, si les promoteurs peuvent démontrer qu’une rénovation n’est pas la meilleure solution pour les locataires, aucun des nouveaux édifices ne devraient dépasser la limite actuelle de sept étages.

Dans un courriel envoyé à la conseillère municipale Amber Morley, Louis-Charles Lavallée s’oppose fermement à l’aménagement de tours de 30 étages dans un quartier d’immeubles à hauteur faible et moyenne.

Une des principales préoccupations soulevées par la proposition d’un projet de si grande envergure est que sa réalisation amplifierait considérablement les problèmes de sécurité routière déjà existants.

La Promenade du Lac est un tronçon du Great Lakes Waterfront Trail et du Sentier Transcanadien qui permet aux gens de se déplacer à pied et à vélo le long des Grands Lacs dont le lac Ontario.

Louis-Charles Lavallée a utilisé la Promenade du Lac pour aller au travail à vélo pendant 15 ans. Il rappelle qu’il n’y a pas de trottoirs le long d’une grande partie de la Promenade du Lac et que la circulation automobile co-existe difficilement avec les piétons et les cyclistes. Le volume de la circulation à pied et à vélo exige souvent l’utilisation de la majorité de la largeur de la route, ce qui laisse peu de place à une circulation automobile sécuritaire.

D’après lui, «la circulation automobile sur la Promenade du Lac devrait être limitée à la circulation automobile des résidents. Le projet de réaménagement du site 220, 230, 240 de la Promenade du Lac et 21, 31 Park Boulevard, quel qu’il soit, ne devrait pas permettre l’accès de véhicules automobiles à la Promenade du Lac.»

Éviter un combat constant

Louis-Charles Lavallée est d’avis que le conseil municipal de Toronto devrait mandater l’urbaniste en chef de la ville d’élaborer une vision de 50 ans pour le développement urbain, accompagnée d’un plan stratégique pour les prochains 10 ans.

Le plan qui en résulterait guiderait les promoteurs dans la préparation de propositions qui pourraient être approuvées rapidement. Un tel plan informerait également les résidents à ce qu’ils doivent s’attendre pour leur collectivité.

Cela permettrait d’économiser beaucoup de temps et d’argent en évitant les conflits et en favorisant la collaboration entre les intervenants. La construction du Toronto de demain ne devrait pas être un combat constant, mais un projet auquel nous devrions tous travailler ensemble.

Préparation d’un projet modifié

Suite à la consultation communautaire, le promoteur Greenberg prépare une demande modifiée qui devrait prochainement être affichée au lien Internet www.toronto.ca/220LakePromenade. Nous saurons alors si les commentaires des résidents du quartier ont bien été entendus et compris.