En choisissant Hors réserve comme thème de sa 156e livraison, la revue XYZ a voulu faire état de ce désir de tout faire péter. Un traumavertissement est donné dès la première page: «ce numéro n’est pas un safe space. Les barreaux de la cage fraîchement scié demeurent coupants pour celui ou celle qui cherche à s’en extirper.»
Gilles Vigneault a déjà dit que la meilleure façon de défendre une langue, c’est de la parler bien, de l’écrire le mieux possible et de la lire beaucoup. Mathieu Villeneuve signe la première nouvelle où son personnage «checke vite fait que la pelle mécanique est en bonne shape» et reprend la route «avec son trailer loadé . Inutile de dire que je ne l’ai pas suivi «sur sa trail».
Suicides
David Bélanger signe la deuxième nouvelle et rappelle qu’Émile Durkheim a noté en 1900 que les suicides s’adaptaient à l’environnement. «Les poutres nues des campagnes appelaient les pendus, comme les immeubles des villes les défenestrés.» Aujourd’hui, il est difficile de répertorier «toutes les possibilités offertes à qui veut se donner la mort».
Yann Leblanc illustre bien ce qui est authentique, c’est-à-dire «ce qui sort de toi avec sincérité». Son personnage est un artiste qui décide de peindre les sons, «les retranscrire en lignes, touches, couleurs, aplats et formes». Il va réaliser sa meilleure exposition: «la peinture à bout de souffle».
Mémoire
Le personnage que campe Jocelyn Sioui travaille dans un hôpital montréalais. L’auteur en profite pour glisser plusieurs notes historiques. Il souligne que Jean Mance a bâti le premier hôpital en 1643, que Ochehagas est la meilleure prononciation du mot Hochelaga qui signifie le peuple de la montagne.