Des étudiants de sept universités participent au premier Choix Goncourt au Canada

Neige Sinno préférée à Jean-Baptiste Andréa

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Les représentantes des universités canadiennes lors de la cérémonie du prix du Choix Goncourt Canada à Ottawa. Photo: consulat général de France à Toronto
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Publié 27/05/2024 par Lila Berdai

On connaît tous le prestigieux prix littéraire annuel Goncourt, dont le romancier lauréat obtient instantanément un retentissement mondial. Le 7 novembre 2023, au 14e tour de scrutin, le 121e prix Goncourt a été attribué à Jean-Baptiste Andréa pour son roman Veiller sur elle aux Éditions de L’Iconoclaste.

Mais saviez-vous que, quelques mois plus tard, des francophones dans plus de 35 pays ont l’occasion de valider le choix de l’Académie Goncourt ou de sélectionner leur propre lauréat parmi les finalistes? C’est le prix du Choix Goncourt, qui a été organisé au Canada pour la première fois cette année.

Le choix canadien: Neige Sinno

Une quarantaine de participants de sept universités de quatre provinces canadiennes – dont une fille de l’Université métropolitaine de Toronto (TMU) – ont voté pour le roman  Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L), qui a été donc été récompensée par le prix littéraire du Choix Goncourt du Canada.

Dans chaque université, l’initiative a rassemblé pendant six mois des panels de lecture encadrés par des professeurs, afin d’élire «leur» Goncourt parmi les quatre œuvres qui avaient été finalistes en France.

Une déléguée de chaque université a participé à la cérémonie de dévoilement des résultats du vote les 2 et 3 mai derniers à l’ambassade de France à Ottawa.

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L’écrivaine Neige Sinno et son livre Triste Tigre.

Une passionnée de littérature

Nous avons rencontré la déléguée de TMU, passionnée de littérature, ayant participé à ce premier Choix Goncourt du Canada: Natasha Pendawa.

«Lorsque j’ai entendu parler du prix du Choix Goncourt, je me suis dit que ce serait une bonne expérience pour lire et pratiquer la langue française», raconte-t-elle.

«Je suis partie étudier en France il y a quelques années, et mon cursus universitaire me permet de continuer l’apprentissage du français. Ce fut l’occasion pour moi de participer à un évènement en dehors de mes cours et de découvrir l’Ambassade de France.»

Ses deux jours à Ottawa ont été marqués par la rencontre avec le gagnant du Goncourt du Premier roman 2018, Mahir Guven. Car, outre le Goncourt toute catégorie, il y a aussi des Goncourt du Premier roman, de la Nouvelle, de la Biographie, de la Poésie et des Détenus.

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Natasha Pendawa, étudiante à TMU, et N’deye-Arame KEBE, de l’ambassade de France au Canada. Photo: Lila Berdai, l-express.ca

Littérature vivante

N’deye-Arame KEBE, chargée de mission pour le livre et le débat d’idées à l’ambassade de France au Canada, a participé à l’organisation de l’événement.

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Selon elle, l’objectif était également de «créer des moments d’échanges entre les différents étudiants et l’écrivain français dans un cadre informel».

«C’était important pour nous que les jeunes participent à cette expérience vivante de la littérature, d’avoir la possibilité d’échanger avec un auteur ou avec des membres de la communauté littéraire. Des visites ont été organisées à la Librairie du Soleil à Ottawa, où les étudiants ont discuté avec des libraires francophones et avec une responsable du Salon du Livre de l’Outaouais.»

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Table ronde avec les déléguées universitaires et l’écrivain Mahir Guven. Photo: consulat général de France à Toronto.

Un choix «évident» pour les Canadiens

Triste Tigre, qui a captivé le jury canadien, est «une œuvre autobiographique poignante qui interroge les mécanismes des violences sexuelles. Entre fiction et réalité, l’auteure utilise la littérature comme outil pour raconter l’inceste dont elle a été victime.

En France, Triste tigre a remporté le Prix Fémina, également très convoité. Avec le Goncourt, le Renaudot et le Médicis, le Prix Fémina complète le quatuor des grands prix littéraires français.

Natasha Pendawa parle d’une «évidence» en ce qui concerne le vote auquel elle a participé avec les autres étudiants. «Le programme était très intéressant, mais nous étions tous d’accord pour dire que Triste Tigre est une œuvre forte, et qu’elle a particulièrement suscité notre intérêt.

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Salon du livre de Toronto 2023
L’auteure Michèle Laframboise au bout de la table de ses ouvrages de science-fiction, au Salon du livre de Toronto en mars 2023. Elle a remporté le prix littéraire Trillium de l’Ontario. Pour tout le Canada, ce sont les prix littéraires du Gouverneur général qui sont considérés comme les plus prestigieux. Photo: l-express.ca

Impliquer les jeunes dans la culture francophone

Pour l’ambassade de France au Canada, il était aussi question de rassembler les jeunes autour de la littérature francophone. De nombreux projets avec les écrivains, festivals littéraires ou maisons d’édition existent, mais encore peu s’enquièrent à inclure la jeunesse.

«Cette première édition du prix Choix Goncourt au Canada a justement permis de les inciter à lire, à partager leurs critiques, ressentis et leur a confié la responsabilité de choisir l’œuvre qui a été récompensée. En temps normal, quand nous organisons ces rencontres, ce sont les auteurs qui effectuent des tournées. Fédérer autant d’étudiants sur plusieurs mois était donc également significatif», précise N’deye-Arame KEBE.

En plus de cette remise de prix Goncourt canadien, les étudiants ont eu l’opportunité de réfléchir sur les éléments qui définissent la littérarité d’une œuvre, sa valeur, ainsi que sur les caractéristiques qui lui permettraient d’obtenir cette distinction singulière.

Ce fut une expérience que les étudiants canadiens espèrent renouveler l’année prochaine… avec probablement Neige Sinno comme maîtresse de cérémonie!

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