Statistique Canada a récemment publié les données linguistiques du dernier recensement. Selon plusieurs, ça augure mal pour les francophonies en situation minoritaire. Curieux, j’ai décidé de me pencher sur les chiffres.
Au Canada, entre 2016 et 2021, le français a continué son recul en termes relatifs en dehors du Québec: le pourcentage de la population qui a le français pour langue maternelle est passé de 3,6% à 3,3%, alors que la proportion de personnes pour qui le français est la langue parlée le plus souvent à la maison est partie de 2,2% pour tomber à 2,0%.
Pire encore, on assiste désormais à un recul en chiffres bruts. Il y a aujourd’hui 49 000 personnes de moins qui ont le français comme langue maternelle, et seulement 532 000 personnes le parlent le plus souvent à la maison, ce qui est 36 000 de moins qu’il y a cinq ans.
L’immigration francophone, une solution?
Après la diffusion de ces chiffres, ça a été le branle-bas de combat dans le secteur associatif et les médias francophones. Essentiellement, c’est à la politique d’immigration du pays qu’on s’en est pris.
On a déploré que les cibles d’immigrants francophones n’aient pas été atteintes, et on a avancé que celles-ci devraient en fait être «beaucoup plus hautes». Bref, les immigrants francophones seraient la clé pour sauver la francophonie canadienne.