Comment aider les réfugiés Ukrainiens arrivant à Toronto?

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Des réfugiés ukrainiens. Photo: CUF
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Publié 07/04/2022 par Stan Leveau-Vallier

Capucine et Bastien ont à peine hésité. Quand on leur a parlé d’une plateforme mettant en relation des réfugiés ukrainiens avec des hôtes potentiels, ils se sont inscrits.

Ils accueillent la semaine prochaine une famille dans le sous-sol de la maison qu’ils louent à Toronto: Mila et ses deux enfants de 14 et 7 ans.

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Le mois dernier, le maire de Toronto, John Tory, dédiait l’angle Yonge et St.Clair à la libération de l’Ukraine. Photo: UkrTO

4 millions de réfugiés ukrainiens

La guerre en Ukraine a déjà déplacé 10 millions de personnes, dont 4 millions se réfugient dans d’autres pays.

Face à cette vague d’émigration à l’ampleur et à la rapidité inédite, le gouvernement canadien a mis en place la nouvelle voie d’immigration Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU). On précise que le pays est prêt à accueillir autant d’Ukrainiens que nécessaire.

Fin mars, les médias faisaient état de complications logistiques et administratives dans les ambassades canadiennes en Europe. L’afflux de nouveaux arrivants s’en trouve sans doute limité pour l’instant.

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Au 6 avril, 90 000 demandes avaient été déposées, 14 000 acceptées, et 11 000 personnes étaient arrivées dans le cadre de l’AVUCU. Il s’agit essentiellement de femmes, d’enfants et de personnes âgées. Les hommes en âge de se battre sont retenus en Ukraine.

Toronto figure parmi les villes canadiennes qui accueilleront le plus de nouveaux arrivants fuyant l’Ukraine. Comment peut-on se préparer les aider?

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Opération de livraison de produits de première nécessité dans un centre d’aide aux réfugiés ukrainiens à Toronto. Photo: UkrTO

Apporter un soutien logistique

D’après Constantine, enseignant de primaire d’origine ukrainienne, la perspective d’un hébergement à la sortie de l’aéroport, même sommaire et même pour un temps limité, est la clef pour que ses compatriotes envisagent de s’envoler pour le Canada.

Mais tout le monde n’a pas la capacité d’accueillir des gens chez soi. On peut faire beaucoup d’autres choses utiles, d’après Basile, un francophone de Toronto qui a oeuvré pour accueillir des réfugiés afghans l’an dernier.

Livraisons de nourriture et vêtements dans les hébergements d’urgence, soutien pour les démarches administratives, aide pour déménager et meubler les nouveaux logements… Basile a beaucoup apprécié de pouvoir se rendre utile…

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Mais il met en garde contre le risque de se laisser déséquilibrer par ses bonnes intentions. Il conseille de commencer modestement, et de s’assurer de la pertinence de l’aide que l’on fournit. Car les autres ont parfois des besoins différents de ceux qu’on leur prête.

Dans le quartier de Capucine et Bastien, certains ont donné des habits en bon état, des couettes et des draps, des vélos ainsi que des jeux et des livres.

D’autres se tiennent disponibles pour procurer un soutien logistique, comme préparer des repas ou proposer des conduites. Et bien sûr simplement rencontrer Mila et ses enfants, et les aider à se faire des amis.

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Livraison de produits essentiels à des réfugiés ukrainiens. Photo: CUF

Remplir les démarches administratives

Au-delà des besoins immédiats de logement, de vêtements ou de nourriture, les nouveaux arrivants ukrainiens devront aussi s’atteler à nombre de démarches administratives (par exemple l’obtention d’un numéro d’assurance sociale), alors qu’ils ne connaissent pas bien le contexte ou les langues officielles.

Il y a une communauté ukrainienne importante à Toronto, avec des associations actives (voir la liste en fin d’article), mais qui seront peut-être vite dépassées.

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La Ukrainians in Toronto Online Community a mis en ligne un webinaire (en ukrainien) pour recenser les démarches essentielles lors du premier mois à Toronto.

Un site financé par le ministère de l’Immigration détaille aussi, par catégorie, les informations à jour sur les étapes à suivre pour les nouveaux arrivants ukrainiens au Canada, ainsi que pour ceux qui souhaitent les aider.

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Il est possible de faire des dons de nourriture et vêtements pour les réfugiés ukrainiens. Photo: UkrTO

Trouver un emploi

Tous les nouveaux arrivants le savent: une des étapes les plus compliquées est de trouver un travail. Quand on est parti vite et avec peu ou pas d’économies, il est crucial de s’assurer un revenu rapidement.

Les personnes qui viennent grâce à l’AVUCU ont un statut de résident temporaire pour trois ans, et non le statut de résident permanent que reçoivent habituellement les réfugiés.

Le 6 avril, la province de l’Ontario leur a ouvert l’accès à l’assurance-santé, et confirmé le droit de travailler et d’envoyer les enfants à l’école publique et gratuite.

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Une ligne d’assistance (1-888-562-4769) et une adresse électronique dédiées ([email protected]) viennent d’être mises en place pour les mettre en relation avec des services de recherche d’emploi et des employeurs locaux dans les collectivités.

Le gouvernement fédéral a aussi lancé une plateforme avec des offres d’emploi dédiées. Arrive, une initiative (anglophone) de RBC au service des nouveaux arrivants, partage de nombreuses ressources, notamment pour aider à la recherche d’emploi.

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Manifestation à Toronto contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie le mois dernier. Photo: UkrTO

Rencontrer des locaux et améliorer son anglais

Que ce soit pour du soutien logistique, de l’aide avec les démarches administratives, ou le réseautage pour trouver un emploi, les contacts personnels avec des Torontois seront essentiels.

Constantine projette que ses compatriotes auront souvent besoin d’aide pour améliorer leur anglais et s’adapter à la culture nord-américaine. Selon lui, une des meilleures façons de les aider sera de se rendre disponible pour les rencontrer et converser avec eux.

La plate-forme www.tandem.net permet de se mettre en relation pour converser dans des langues que l’on souhaite perfectionner… Qui veut apprendre l’ukrainien? Et si c’était l’occasion d’enseigner aussi un peu de français?

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Le Centre francophone à l’affût

Au Centre francophone du Grand Toronto, dont l’un des principaux services est l’aide aux nouveaux arrivants, «on discute des immigrants ukrainiens depuis le début de l’invasion russe», nous confirme la cheffe des communications Aline Nizigama.

«Pas plus tard que mercredi, notre comité de direction explorait la question en profondeur. Pour le moment, il n’y a pas de directives là-dessus, sauf l’incitation à la solidarité dans nos communications.»

Le Centre dispose de comptoirs d’offre active des services en français à l’aéroport Pearson. «Bien sûr que nous aiderons toute personne ou famille ukrainienne francophone ou francophile intéressées.»

Un comptoir du Centre francophone à l’aéroport international Pearson. Photo: CFGT

Ressources

Voici une liste de ressources pour les nouveaux arrivants ukrainiens, ainsi que pour ceux qui souhaitent les aider.

Catalogue ontarien de ressources pour les réfugiés dans tous les domaines.

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Arrive: ressources pour les réfugiés.

Aide financière à l’Ukraine via la Fondation Canada-Ukraine.

Logement: pour ceux qui ont la place d’accueillir quelques personnes.

Ukrainian Social Services: le site web et la page Facebook.

Ukrainians in Toronto Online Community (UkrTO): le site web et la page Facebook.

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Canadian Ukrainian Immigrant Aid Society (CUIAS): le site web et la page Facebook.

Offres d’emploi et aide à la rédaction de CV au format canadien.

Ligne d’assistance (1-888-562-4769) et adresse électronique dédiées ([email protected]) mises en place par le gouvernement provincial pour mettre en relation nouveaux arrivants et employeurs locaux.

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Appel sur la page Facebook de UkrTO.

Auteur

  • Stan Leveau-Vallier

    Journaliste à l-express.ca, le média franco de Toronto et du Centre-Sud de l'Ontario, Stan Leveau-Vallier est passionné par Toronto, qu'il habite depuis 2012. Il couvre des sujets culturels et sociaux. L’Initiative de journalisme local (IJL), un programme financé par le gouvernement du Canada, est gérée par Réseau.Presse et ses journaux membres.

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