Louis Ferdinand Auguste Destouches (1894-1961), mieux connu sous le pseudonyme Louis-Ferdinand Céline, a signé plusieurs ouvrages antisémites. Aristote Kavungu a lu et relu Céline pour nous montrer aussi le côté raciste de l’auteur, peu dénoncé par la critique. Il signe Céline au Congo pour mettre les pendules à l’heure.
Aristote Kavungu a aimé et détesté l’auteur de Voyage au bout de la nuit. Il n’écrit pas sur Céline, mais sur les réverbérations de ce que ce dernier a dit et écrit en son temps, «ce qui a été acclamé et aussi ce qui a été haï. Je vais écrire du point de vue d’un Noir.»
Raciste talentueux
Dès la première partie de son essai, Kavungu note à quel point Céline «crache, vomit et défèque avec un insolent talent. […] Il jette son dévolu sur tout un peuple ou toute une race avec une violence inouïe.» Faut-il distinguer entre l’auteur qui est un génie et l’homme qui dégoûte, entre l’excellent écrivain et le parfait salaud…?
Si la haine contre les Juifs pèse plus lourd que la négrophobie chez Céline, cela ne l’empêche pas, dans Voyage au bout de la nuit, d’affubler le Noir de qualificatifs qui vont de sauvage à bougnoule en passant par charognard, cannibale, gorille, voleur, cancre et analphabète.
Dans Bagatelles pour un massacre, le racisme demeure flagrant. Céline écrit: «J’aime pas les nègres hors de chez eux… c’est tout.» Kavungu répond: «C’est tout? Dont acte.» C’est un prélude romancé de «La France aux Français!»