Célébrons les femmes noires dans les médias!

Conférence Oasis femmes médias
Le plateau virtuel dédié aux femmes noires dans les médias a été suivi par de nombreux auditeurs sur Facebook et CHOQ FM.
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Publié 28/02/2022 par Enora Paniez

Les femmes sont encore trop absentes des médias, en particulier les femmes noires. Pour célébrer la fin de ce Mois de l’Histoire des Noirs, Oasis Centre des femmes et CHOQ FM ont présenté un plateau virtuel dédié aux femmes noires dans les médias et les communications.

Ce vendredi 25 février, cinq figures féminines noires francophones étaient invitées pour partager leurs parcours, leurs témoignages et leurs défis en tant que femmes, noires et francophones. « C’est une façon de célébrer ces femmes inspirantes de notre communauté », explique Dada Gasirabo, présidente d’Oasis.

Changer la représentation dans les médias

«Lorsqu’on cherche ‘femmes noires dans les médias au Canada’ sur Google, on ne trouve presque rien», regrette l’animatrice de la conférence, Carole Nkoa. Elle est vice-rectrice adjointe au recrutement et aux communications à l’Université de l’Ontario français.

En effet, les statistiques montrent qu’il y a de la place à prendre pour les femmes noires. Elles sont largement sous-représentées dans le milieu communication et médias, où elles ne représentent que 3,5% des emplois au Canada.

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Carole NKoa

Hermine Mbondo est une entrepreneuse engagée, qui a lancé son agence bilingue de création de contenu à Toronto, B4brand.

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Elle explique que «la définition même de la diversité dans les médias n’est pas la même pour tout le monde… Elle s’est longtemps cantonnée au genre, et les femmes noires en ont beaucoup moins bénéficié.»

Il y a encore beaucoup de travail à faire pour arriver à des équipes de médias inclusifs. «Il faut accepter que le racisme ne s’arrête pas à la frontière américaine.»

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Hermine Mbondo

Pour cela, il faut que les entreprises médiatiques laissent plus de place pour les femmes noires. C’est ce qu’a fait notamment Radio Canada.

Alison Vicrobeck y travaille depuis 2016. Elle anime l’émission radiophonique torontoise Dans la mosaïque en semaine à 15h.

«L‘avantage de la radio, c’est qu’on ne me voit pas», dit-elle. «J’ai une légitimité grâce aux médias pour donner du poids à ma voix. Ce sont les médias et les communications qui montrent la diversité au public, c’est le message pour éveiller de nouvelles vocations.»

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Le journalisme doit représenter les diversités

Les médias ont pour rôle de donner la parole à toutes les communautés, et c’est aux journalistes de s’en assurer.

Francesca Mérentié est journaliste à Radio Canada. Elle explique son rôle en tant que femme noire. «Mon mandat en tant que journaliste est très communautaire. J’essaie de couvrir toutes les communautés et leurs histoires. C’est ce qui me permet d’aborder tout le monde dans mes sujets, et ne laisser personne de côté.»

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Francesca Mérentié
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Alison Vicrobeck

Allison Vicrobeck rajoute… «Pour le monde des médias, qui est en pleine crise de confiance, nous sommes une partie de la solution. Si les communautés voient des femmes noires journalistes, alors elles se reconnaîtront à travers les médias. Nous devons faire partie de cette transformation des médias qui arrive.»

Influencer les jeunes à oser

Un des obstacles à l’arrivée de plus de femmes noires dans les médias est le manque de représentation de celles-ci au quotidien.

Loanna Thomaseau a fondé une agence de communication promouvant la culture caribéenne. «Il y a une vraie sous-représentativité dans les modèles influenceurs sur les réseaux sociaux», explique-t-elle. «À contenu égal, les influenceurs noirs sont souvent moins visibles et rémunérés. Il faut s’assurer que la parole des personnes noires soit aussi influente.»

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Edvirge Predestin.

Edvirge Prédestin est conseillère en communications. Pour elle, inspirer la jeune génération est crucial. «Cette réunion est l’occasion de parler des obstacles et comment on les a surmontés. Il faut donner du courage et de l’inspiration aux prochaines générations.»

Des femmes pionnières

«Nous sommes des modèles de femmes noires dans la communication, car encore peu nombreuses», explique Alison Vicrobeck. «Des jeunes filles sont venues me voir en me disant que je représente un modèle à suivre. C’est très inspirant.»

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Loanna Thomaseau.
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Dada Gasirabo.

«On doit célébrer les femmes noires qui font des choses extraordinaires et leur contribution», se réjouit Loanna Thomaseau. «Je parle des femmes qui ont franchi des barrières, et qui excellent dans leur domaine. Elles sont bien présentes et doivent être mieux représentées.»

Dada Gasirabo conclut que «le combat mené par les femmes noires dans les médias profite à toutes».

«Alors il faut les soutenir, notamment à travers notre travail à Oasis. Nous avons le pouvoir en nos mains, travaillons ensemble pour changer la rhétorique.»

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