Une affaire de brutalité policière à l’endroit d’un camionneur franco-albertain vient de connaître son dénouement 15 ans après les faits. La juge exige d’un gendarme de la GRC et d’un agent de la Police d’Edmonton des dommages-intérêts totalisant 22 500 $.
«Même si j’avais déterminé que le fait que l’agent Forester avait frappé la fenêtre du conducteur constitue une tactique ou une mesure raisonnable dans les circonstances, cela constituait un recours injustifié à la force.»
C’est ce que la juge Jane Fagnan, de la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta, écrit dans les motifs du jugement rendu le 10 juin dernier dans le dossier Mario Dubé c. GRC et autres, 2021 ABQB 451.
Une Saint-Jean-Baptiste 2006 mouvementée
En 196 paragraphes sur 33 pages, la juge fait une rétrospective des évènements de la soirée du 24 juin 2006. Elle considère la preuve présentée au procès qui a duré 5 jours et où 7 témoins ont été entendus. Et elle analyse le droit applicable en l’espèce. Puis elle détermine la responsabilité des agents pour les sévices subis par le camionneur Mario Dubé.
«L’agent Forester a témoigné qu’il ne croyait pas risquer de blesser M. Dubé en brisant la fenêtre», poursuit la juge. «Toutefois, on aurait dû raisonnablement envisager les blessures subies par M. Dubé en brisant une fenêtre avec une matraque, alors que le visage du conducteur était près de la vitre.»