Bricolons avec le bonhomme en pain d’épices!

Comment dissocier le mois de décembre du congé de Noël? Il y aura sans doute des parents qui voyageront avec leurs enfants ou qui visiteront de la parenté. D’autres resteront à la maison en se demandant, peut-être, comment occuper les enfants pendant les deux semaines des Fêtes. Pourquoi ne pas inviter le bonhomme en pain d’épices chez vous?

Très populaire en Allemagne, il fait depuis belle lurette partie intégrante de Noël chez nous et peut offrir des heures de plaisir aux petits comme aux grands!

L’origine du pain d’épices

L’origine du pain d’épices remonte très loin dans le temps. On croit que les Égyptiens, les Grecs les Romains et les Chinois connaissaient tous ce délice.

L’Égypte faisait un pain au miel tout comme l’île de Rhodes en Grèce où l’on appelait «melitates» ou «melitounta» une pâtisserie contenant un mélange de farine, de sésame et du miel.

Les Romains faisaient un pain frit enduit de miel appelé «panis mellitus».

Les Chinois appelaient leur version du gâteau «mi-kong». Une recette chinoise datant du 10e siècle mentionne un pain fait avec de la farine de froment, du miel et des plantes aromatiques. Il constituait les rations des soldats chinois qui l’appréciaient pour sa haute valeur énergétique.

Plus tard, le pain d’épices s’est répandu sur le continent arabe.

Un secret bien gardé par les moines

L’Europe de l’Ouest a dû attendre les croisades du Moyen Âge pour découvrir le pain d’épices qui est arrivée sur le continent en même temps que la cannelle, les amandes, le gingembre et les fruits secs.

L’Allemagne est le premier pays européen à avoir adopté ce pain dont la première mention a été faite dans la ville d’Ulm en 1296. De là, ce gâteau s’est répandu dans des monastères germaniques où les recettes étaient soigneusement gardées secrètes.

D’autres mentions ont été faites dans les villes de Munich, de Nüremberg, de Bâle et d’Augsbourg, où les pâtissiers du pain ont dû payer des impôts à partir de 1370.

Dès 1453, le gâteau au miel a figuré sur les tables de Noël des moines cisterciens en Alsace. C’est à cette même époque que l’on a commencé à lui donner une forme humaine.

C’est au 14e siècle que des pâtissiers de pain d’épices se sont installés à Reims.

Ce n’est pas une vraie pâtisserie

Nommé «gigembras» (gingembre) en ancien français, le pain d’épices deviendrait «gyngebreed» en ancien anglais et «gingerbread» en anglais moderne, ce qui explique pourquoi on appelle «pain» une pâtisserie qui ne l’est pas au sens strict du terme.

Dans leur recette, les pâtissiers mettaient de la farine de seigle et du miel avec des épices comme le gingembre et la cannelle.

Certains pâtissiers y ajoutaient des amandes et/ou des fruits secs. Avec les années, une communauté de pâtissiers de pain d’épices s’est formée dans la ville et leur guilde a été reconnue officiellement en 1596 par le roi Henri IV.

Des bonhommes en pain d’épices au menu

Au 16e siècle, le pain d’épices est devenu très populaire en Allemagne où l’on l’appelait «Lebkuchen». Le bonhomme s’appelle «Lebkuchenmann».

De la même façon, il a gagné en popularité en Scandinavie et en Grande Bretagne. On dit même qu’Élisabeth I d’Angleterre offrait à ses invités des bonhommes en pain d’épices à leur effigie.

Donc, activité no 1: faire cuire du pain, des maisons et/ou des bonhommes en pain d’épices génériques ou personnalisés pour ressembler à quelqu’un que l’on connaît.

Voici quelques recettes pour le pain, la maison et les biscuits:

1. https://ici.radio-canada.ca/mordu/recettes/3861/pain-epice
2. https://www.marmiton.org/recettes/recette_pain-d-epices_11087.aspxhttps://www.marmiton.org/recettes/recette_pain-d-epices_11087.aspx
3. https://www.youtube.com/watch?v=DMg63hmfVZw
4. https://www.ricardocuisine.com/recettes/5659-biscuits-au-pain-d-epice
5. https://www.ricardocuisine.com/recettes/6046-biscuits-pain-d-epice

Cette activité est aussi une bonne occasion pour revoir avec l’enfant quelques notions de base en maths grâce aux calculs nécessaires pour réaliser les recettes.

Si vous vous dites que ce pain, la maison et les biscuits ne sont pas très santé, tout dépendra des ingrédients qu’on utilise dans la recette. La mélasse est riche en fer et les différentes épices ont de nombreuses vertus.

Il y trouve son conte, le bonhomme

La popularité du bonhomme en pain d’épices dans les pays anglo-saxons s’explique, semble-t-il, grâce à un conte datant de 1875 et qui s’appelle Le petit bonhomme en pain d’épices.

Ce conte raconte l’histoire d’un couple âgé et sans enfants. Un jour, la femme a faim et décide de faire cuire un bonhomme en pain d’épices. Elle le retire du four pour lui donner des yeux, un nez, une bouche et pour lui dessiner des vêtements. Mais quand elle s’apprête à le manger, le biscuit se lève et s’enfuit à toutes jambes.

La dame et son mari se lancent à sa poursuite, mais n’arrivent pas à le rattraper. Entre-temps, le biscuit en cavale rencontre toutes sortes d’animaux sur sa route. Tous veulent le manger, mais il les nargue en disant: «Cours, cours, aussi vite que tu peux, tu ne m’attraperas pas, je suis le bonhomme en pain d’épices.»

Pour l’activité numéro 2, vous pouvez regarder l’histoire avec l’enfant dans votre vie en cliquant sur le lien ci-haut. Plusieurs versions de ce conte existent dont une avec Les Monsieur Madame: M. Glouton et le Bonhomme de pain d’épice.

Comme activités supplémentaires, vous pouvez écrire une suite au conte originel, penser à d’autres animaux que le biscuit pourrait rencontrer, imaginer une fin alternative au conte et même faire un petit bouquin comme celui des Monsieur Madame.

Le conte du petit biscuit n’est pas sans en rappeler un autre, d’origine allemande: Hansel et Gretel, des frères Grimm, qui date du début du 19e siècle.

Certains experts en la matière prétendent que ce conte a popularisé les maisons en pain d’épices, mais l’histoire elle-même est beaucoup plus sombre que celle du petit biscuit.

Le bonhomme en pain d’épices entre dans le décor

Le bonhomme d’épices ne cesse de gagner en popularité et plusieurs villes du monde organisent aujourd’hui des événements en son honneur, comme des festivals ou des défilés, pour fêter Noël.

Au Québec et ailleurs en Amérique du Nord, les maisons de pain d’épices, tout autant que les bonhommes, ont la cote. Dans de nombreuses villes en France, les boulangeries, les grands magasins et surtout les marchés de Noël vendent des bonhommes en pain d’épices.

Au menu pour l’activité no 3: des maisons en pain d’épices et des marionnettes et/ou des décorations de Noël en forme de bonhommes en pain d’épices crochetés ou faites avec du papier, du carton, du feutre ou de l’argile et même des boucles d’oreilles en pâte polymère (disponible chez Michael).

Le bonhomme fait son cinéma

Il existe même des musées dédiés au pain d’épices. À Gertwiller en Alsace, il y a le Musée du pain d’épices et de l’art populaire alsacien.

À quelque 500 mètres au Nord-Est du musée se trouve Le Palais du pain d’épices. Le musée possède 10 000 objets pour le plus grand plaisir des visiteurs. Il y a même une cuisine reconstituée, un atelier de fabrication et une boutique à l’égal du Palais.

Activité no 4: faire une petite animation image par image avec un bonhomme en pain d’épices fabriqué par l’enfant avec de l’argile. Cette miniproduction pourrait attirer quelques curieux comme le fait le musée.

L’animation image par image a été utilisée dans de nombreux films pour enfants comme Gumby, Pingu et Wallace et Gromit.

Ce ne sont là que quelques petites idées de bricolage pour Noël. Non seulement on peut s’amuser en famille, mais encore, on peut faire de beaux cadeaux pour soi ou pour les autres.

Nürmberg, la capitale mondiale du pain d’épices

Malgré sa célébrité mondiale, le bonhomme en pain d’épices est indissociable de la ville de Nürmberg en Allemagne. Depuis des siècles, on y vend du pain d’épices dans les rues.

Pas moins de 20 millions de pains d’épices sont fabriqués dans la ville chaque année, surtout entre septembre et décembre à raison de 800 par jour. Une grande partie de cette production est exportée aux États-Unis et en Asie.

Si, à l’origine, les moines gardaient jalousement le secret de leurs recettes, le pain d’épices s’est démocratisé à partir de 1525 avec l’arrivée du protestantisme. Les monastères ont été fermés et les recettes des moines ont disparu avec eux.

C’est à tâtons et grâce à de nombreuses tentatives que les pâtissiers ont réussi à redécouvrir ce régal de Noël.

Bien que les ingrédients de base soient à peu près les mêmes, chaque recette est un peu différente des autres et les pâtissiers modernes, à l’égal des moines, ne dévoilent la leur à personne…