Après la rénoviction, Manu déménage en banlieue

Saison 2 de Ainsi va Manu à TFO

Ainsi va Manu, TFO
Cindy Charles dans le rôle de Manu, avec Madani Tall (un cousin de Manu), et Maïka Ferron (son amie Andréa). Photos: TFO
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Publié 07/05/2024 par Lila Berdai

Après une première saison explorant l’histoire de l’adolescente Manuela et sa famille luttant contre leur «rénoviction» à Toronto, la série Ainsi va Manu, sous la direction de Josiane Blanc, revient pour une seconde saison à TFO. Cette fois, la famille a déménagé en banlieue.

Déjà disponibles sur TFO.org, les épisodes seront diffusées à la chaîne TFO à partir du 17 mai.

Les huit épisodes de 15 minutes suivent les changements et les défis auxquels la famille doit faire face dans sa nouvelle vie en banlieue.

Déracinement et évolution

Manuela («Manu»), son frère Liam et leur mère Karine commencent donc un nouveau chapitre en banlieue de Toronto.

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Chaque personnage est mis à l’épreuve. Tandis que les enfants doivent s’adapter à un nouvel établissement scolaire et se créer un nouveau cercle d’amis, Karine doit réussir à concilier vie professionnelle et son rôle de mère.

Le déracinement physique est le thème de cette saison 2. Manuela «cherche son identité et tente de retrouver des connexions tant avec ses racines, qu’avec sa culture», explique à l-express.ca Cindy Charles, qui incarne la jeune fille.

La famille doit aussi se reconstruire après des évènements tragiques. La relation mère-fille, durant cette période charnière de l’adolescence vécue par le personnage de Manuela, en est affectée.

Ainsi va Manu, TFO
Cindy Charles et la réalisatrice Josiane Blanc, de la série Ainsi va Manu, ont remporté respectivement les prix de la Meilleure actrice et de la Meilleure réalisation au festival T.O. Webfest 2022. La série a également été finalistes aux prix Gémeaux de la télévision canadienne.

Retourner sur les traces de ses ancêtres

Le fil conducteur de cette nouvelle saison est aussi un retour aux origines, qui va jouer un rôle important dans l’évolution de Manu. Au cours des épisodes, l’héroïne trouve son échappatoire en effectuant des recherches sur son afro-descendance.

Ania Jamila, productrice de la série, souligne que le dialogue au sein des familles n’est pas toujours évident, notamment lorsqu’il s’agit de parler du passé.

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«La série interroge aussi la question de faire partie de cette deuxième génération d‘immigrants, dont les parents ne sont pas forcément nés ici. Comment peut-on se définir en tant que personne, lorsque nous sommes jeune et évoluons entre deux mondes qui coexistent. Le personnage de Manuela incarne vraiment ceci dans ce nouveau volet.»

Sandra Dorélas, qui incarne la mère, précise que son personnage «se retrouve seule avec deux enfants durant la crise du logement et des tragédies familiales. Elle doit se lancer dans une nouvelle vie qu’elle ne connaît pas, tout en assumant un tas de responsabilités. Cet intérêt pour l’arbre généalogique est peut-être mis de côté par la mère, et va devenir l’une des raisons pour lesquelles Manuela entame des recherches.»

Cette seconde saison met également l’accent sur cette relation ambivalente entre deux générations, qui essaient de renforcer leurs liens même si cela est parfois difficile.

Ainsi va Manu, TFO
Les jeunes comédiennes Maïka Ferron et Cindy Charles dans un épisode de Ainsi va Manu.

Représentation, enjeux sociaux et militantisme

S’insérant dans une programmation «jeunesse», il était pertinent pour les réalisatrices de Ainsi va Manu d’évoquer les tragédies d’adulte à travers le regard d’une adolescente.

Selon la réalisatrice Josiane Blanc, il était d’autant plus important de centrer l’histoire sur la vie de Manuela, en tant qu’héroïne noire. «J’avais envie de voir un personnage noir à la télé. J’avais envie de voir un personnage militant, jeune, qui croyait en l’avenir et ses possibilités.»

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C’est d’autre part l’occasion de rendre visibles différentes communautés encore sous représentées à la télé francophone, afin notamment d’inspirer les jeunes téléspectateurs noirs, et de leur permettre de s’identifier à des personnages qui leur ressemble.

«Je pense qu’on sous-estime l’importance de se voir à l’écran, surtout pour les jeunes générations. Il n’y a pas beaucoup d’émissions télévisées encore aujourd’hui, qui mettent au centre de l’histoire une famille noire», rappelle Josiane Blanc. «Or, l’histoire du Canada, c’est celle de plusieurs communautés.»

Ainsi va Manu, TFO
Cindy Charles, Josiane Blanc et Sandra Dorélas.

Normaliser la multi-ethnicité du Canada à l’écran

Cette seconde saison d’Ainsi va Manu continue de déconstruire les stéréotypes établis autour des différentes ethnicités.

«Notre volonté, c’était de montrer à travers les personnages de la série, que ces personnes sont humaines, qu’elles vivent des choses humaines à travers leur quotidien. C’est important d’évoquer cet entre-deux, avec des personnages qui ne sont ni en bas de l’échelle professionnelle, et qui n’excellent pas forcément non plus.»

Au sein de la cellule familiale, c’était l’occasion de mettre en lumière des sujets tabous chez les immigrants: le deuil, la santé mentale, la monoparentalité…

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