Congrès de l’AFO: universités, immigration, Loi sur les services en français

AFO, Assemblée de la francophonie de l'Ontario
Le président et le directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin et Peter Hominuk. Photo: archives Le Voyageur
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Publié 02/11/2021 par André Magny

La 16e édition de l’assemblée générale annuelle de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) aura notamment été marquée par l’avenir du programme universitaire francophone au sein de l’Université de Sudbury. Une rencontre qui clôture une semaine d’activités placée sous le signe de la vitalité franco-ontarienne.

Pandémie oblige, le lobby politique des Franco-Ontariens a tenu son congrès annuel de manière virtuelle pour une deuxième année consécutive. Au cours de ce RAV 2021, du 25 au 30 octobre, des webinaires, des heures de réseautage et de nombreuses activités ont eu lieu.

Des rencontres notamment sur le sentiment d’appartenance, l’héritage culturel, l’inclusion ou encore le financement étaient au programme.

Alors qu’il entame sa dernière année de sa présidence, Carol Jolin a noté que l’AFO aura notamment à l’œil, au cours des prochains mois, les élections provinciales, les états généraux postsecondaires, l’Université de Sudbury, les soins de santé longue durée et la santé mentale, la nomination d’un prochain PDG à TFO et le rapprochement des francophones, notamment avec les Québécois.

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Le président de l’AFO, Carol Jolin.

L’AFO et les groupes «racialisés»: les points sur les i

De son côté, le directeur général de l’AFO, Peter Hominuk, a tenu à préciser que l’AFO continuerait d’être active en termes d’inclusion et pour lutter contre le racisme. La nomination d’un coordonnateur veillant à l’inclusion dans le cadre du programme AGIR (Accompagnement des groupes identitaires racialisés) va dans ce sens.

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Le DG a d’ailleurs fait une mise au point importante par rapport à certaines rumeurs qui semblent circuler. «L’AFO ne bloque aucunement des fonds gouvernementaux destinés vers des organismes représentant des franco-ontariens racialisés.» Selon lui, le problème est au niveau du gouvernement.

Pour appuyer ses dires, le DG a mentionné que près de 30% des sommes données aux organismes à but non lucratif francophones de l’Ontario étaient justement «racialisés».

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Le directeur général de l’AFO, Peter Hominiuk.

Des points de vue plutôt qu’un affrontement politique

La question politique n’a pas été absente des discussions. Ce fut le cas lors de la plénière du vendredi 29 octobre, À un an de l’élection provinciale.

La rencontre réunissait la ministre des Affaires francophones du gouvernement de Doug Ford, Caroline Mulroney, le porte-parole du NPD aux Affaires francophones, Guy Bourgoin, la porte-parole aux Affaires francophones du Parti libéral de l’Ontario, Amanda Simard, et le chef du Parti vert de l’Ontario, Mike Schreiner.

Ce webinaire, qui n’était pas un débat, aura permis tour à tour aux invités en présence de faire part de leurs objectifs face aux questions concernant les Franco-Ontariens.

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Conservateur
Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l’Ontario. Photo: archives Le Voyageur

Trois grands thèmes ont particulièrement ressorti de ce rendez-vous, animé par le journaliste Éric Robitaille de Radio-Canada: la modernisation de la Loi sur les services en français en Ontario, l’immigration ainsi que la question de l’avenir de l’Université de Sudbury.

Tous et toutes s’entendent pour dire que les services en français doivent être mieux développés en Ontario afin «de prospérer au lieu de survivre», comme l’a martelé à plusieurs reprises la ministre Mulroney. Mais Guy Bourgoin a tenu à rappeler, tout comme Mike Schreiner, qu’il fallait que cela se fasse en consultation avec l’AFO et d’autres organismes francophones sur le terrain.

La ministre a promis que cette modernisation se ferait dans le cadre de l’actuelle législature, donc avant les élections de fin mai ou début juin 2022.

NPD
Le député néo-démocrate Guy Bourgouin. Photo: archives Le Voyageur

L’immigration pour contrer l’assimilation

«L’immigration fait partie de la solution pour contrer l’assimilation» a rappelé le député du NPD. Il est ainsi important de faciliter la reconnaissance des diplômes, a poursuivi celui qui représente les électeurs de Mushkegowuk-Baie James.

De son côté, Caroline Mulroney a souligné les ententes que son gouvernement a signées, en particulier avec la France «pour créer des corridors d’immigration afin d’attirer les enseignants», compte tenu de la pénurie d’enseignants francophones en Ontario.

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L’avenir des universités du Nord passionne l’AFO

Le chef des Verts ontariens favorise une université de langue française à Sudbury. Il suggère que la création d’un réseau franco-ontarien universitaire est «une idée à explorer».

Mais Amanda Simard n’est pas entièrement opposée à ce que l’Université Laurentienne conserve des cours en français, «seulement si ça ne nuisait pas à l’Université de Sudbury».

liberal
La députée libérale Amanda Simard. Photo: Wikimedia Commons

Faisant un parallèle avec ce qu’elle avait vécu à l’Université d’Ottawa, elle a affirmé que «c’était un avantage d’avoir des programmes bilingues», car cela permettait à des anglophones de suivre des cours en français. Un point de vue qui rejoint celui de Guy Bourgoin, qui tient à une institution universitaire par et pour les francophones à Sudbury.

Plus tard sur Twitter, la députée Amanda Simard a précisé sa pensée, indiquant qu’elle favorisait une entente entre les deux établissements pour que les étudiants de la Laurentienne aient accès à des cours en français.

Pour sa part, Caroline Mulroney a simplement affirmé que l’éducation en français dans le Nord de l’Ontario était une priorité pour son gouvernement.

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La 17e édition de l’assemblée de l’AFO devrait avoir lieu en personne l’an prochain, du 17 au 22 octobre, sous le thème de la pluralité.

Auteur

  • André Magny

    Journaliste au Voyageur, le journal franco de Sudbury et du Nord de l'Ontario. L’Initiative de journalisme local (IJL), un programme financé par le gouvernement du Canada, est gérée par Réseau.Presse et ses journaux membres.

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