Dans le cadre du lancement de l’ouvrage de Paul-François Sylvestre sur les 50 ans du Théâtre français de Toronto, au Salon du livre de Toronto samedi, on s’est demandé s’il était temps pour cette institution – le plus vieux théâtre francophone en Ontario et l’un des plus durables de la ville-reine – de posséder son propre bâtiment.
C’est ce qu’a immédiatement souhaité – véritable cri du coeur – l’ancienne directrice artistique Diana Leblanc, la première à s’exprimer au sein d’une table ronde qui réunissait le directeur artistique actuel, Joël Beddows, son prédécesseur pendant 19 ans, Guy Mignault, et le comédien Robert Godin, qui a joué dans Le P’tit bonheur, le tout premier spectacle de la troupe qui s’est appelée le Théâtre du P’tit Bonheur, à l’église du Sacré-Coeur.
«Un théâtre moderne bien à lui offrirait une bien meilleure visibilité et marge de manoeuvre au TfT, et même à d’autres compagnie comme La Tangente et Les Indisciplinés qui pourraient s’en servir», soutient également Guy Mignault, qui a bien failli en obtenir un à la Distillerie. L’équipe du TfT n’avait alors pas réussi à persuader un autre théâtre (anglophone) de renoncer à l’exclusivité dans ce quartier culturel.
Une boîte noire
Depuis plusieurs années, le TfT présente ses pièces au théâtre Upstairs du Berleley Street Theatre (à quelques pas de la Distillerie), qui appartient à Canadian Stage.
Même si les Franco-Torontois sont désormais familiers avec cet endroit, où le TfT est bien traité, les avantages d’une «boîte noire» (un espace multidisciplinaire, polyvalent) appartenant au seul TfT, ou au TfT et ses associés, seraient importants – voire encore insoupçonnés – pour toute la francophonie.