Jo Furniss : freiner le crime sur une autoroute endiablée

Jo Furniss, Arrêt de mort
Jo Furniss, Arrêt de mort, roman traduit de l’anglais par Vincent Guilluy, Boulogne-Billancourt, Éditions Hugo & Cie, collection Impact, 2025, 432 pages, 32,95 $.
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Publié 04/10/2025 par Paul-François Sylvestre

La Britannique Jo Furniss a récemment publié un polar qui a piqué ma curiosité et stimulé mon ego d’enquêteur. J’ai lu son Arrêt de mort en cherchant constamment une réponse aux questions que chaque personnage suscitait.

Belinda Kidd, alias Billy The Kidd, entre dans la police à 19 ans. Aujourd’hui sergente à 51 ans, elle songe à une retraite anticipée. En revenant de vacances en Australie, Billy se trouve coincée dans un embouteillage sur une autoroute en banlieue de Londres.

C’est un vendredi torride. Quand elle sort de sa voiture pour se dégourdir les jambes, Billy the Kidd découvre que le conducteur de la berline voisine est mort derrière son volant, une sorte de pic planté dans la nuque.

Cinq heures

L’intrigue se dénoue 5 ou 6 minutes à la fois pendant 45 chapitres, soit de 17h à 21h59. Le sergent Kidd n’est pas dans une voiture de patrouille bien équipée. Identité policière, uniforme, matraque, gants de caoutchouc, sachets sécurisés, gaz lacrymo, radio, Billy n’a rien de tout ça. «Elle allait devoir improviser. Et être prudente.»

Ce sont des attentats terroristes qui ont déclenché l’arrêt de circulation et l’embouteillage monstre, d’abord à la guerre ferroviaire à 16h30, puis dans le tunnel de Deadwall à 17h. Billy est certaine que le tueur est dans l’une des voitures immobilisées autour de la sienne. Comment le trouver…?

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Angle mort

En communiquant avec son collègue Dominic Day, alias D-Day, au commissariat, Billy The Kidd apprend qu’elle roulait sur une des rares sections autoroutières du pays qui ne soient point surveillées. Pas de caméra, un énorme angle mort pendant plus de deux kilomètres. De quoi rendre son enquête plus problématique sur cette autoroute endiablée.

Les documents dans la berline indiquent que le mort est un Américain qui voyage sous un faux nom. De fil en aiguille, on apprend qu’il a causé la mort d’un piéton anglais quelques mois plus tôt, et qu’il a pu éviter la justice britannique en rentrant aux États-Unis via une base militaire.

Son retour et sa mort soudaine sur l’autoroute soulèvent l’hypothèse d’une vengeance…

Interrogatoires sur l’autoroute

Le sergent Billy mène plusieurs interrogatoires et identifie des pistes inattendues. Or, si la circulation se résorbe, elle risque de perdre le, la ou les suspects. L’horloge tourne, mais la policière ne sait pas à quelle vitesse.

Le style de Jo Furniss est entraînant. On ne s’éternise pas dans de longues et pénibles descriptions. J’ai remarqué quelques comparaisons originales: «blanche comme un paquet de kétamine», «mon doigt me lance comme un petit oiseau assommé», «il avait les dents d’un blanc hollywoodien», «disparue dans la nuit comme si elle venait de tomber d’une falaise».

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Les pensées font faire des choses aux gens. Jo Furniss illustre comment elles peuvent être à la source d’une crise de panique, d’un suicide, d’un meurtre aussi.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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