L’herbe à poux est la plante la plus nuisible au monde pour la santé humaine. À cause d’elle, plus de 120 millions de personnes sur la planète souffrent de rhinite allergique. Le biologiste Claude Lavoie raconte l’histoire de cet incroyable envahisseur dans Herbe à poux, 100 ans de guerre contre le rhume des foins.
La fièvre des foins, appelée «rhume des foins» au Canada français à partir des années 1940, est principalement causée par la petite herbe à poux qui produit un pollen allergène. En 1936, le chercheur américain Oren Durham écrit que cette plante «ne produit rien d’utile, rien de beau, et ne mérite qu’un seul sort: l’extermination».
Ennemi de la santé publique
Dans son livre Your Hay Fever, Oren attribue à la petite herbe à poux le titre d’ennemi numéro un de la santé publique à l’Est des montagnes Rocheuses. «Cette maladie porte bien mal son nom: ce n’est pas un rhume, elle ne provoque pas de fièvre et n’est pas causée par le foin.»
Bien que l’herbe à poux soit considérée comme une des pires mauvaises herbes au monde, bien qu’elle infeste les cultures de maïs, de soya et de tournesol, bien qu’elle résiste aux herbicides les plus puissants, elle rend ironiquement service à l’humanité.
L’herbe à poux est l’une des premières à s’installer sur les sols mis à nu après un labour ou sur les chantiers de construction. «Ses racines stabilisent la terre et la rendent moins vulnérable à l’érosion par le vent et l’eau. Elles remontent aussi près de la surface des nutriments qui servent à nourrir d’autres espèces de plantes.»