Après un recueil de poèmes publié sur Amazon en 2020, la jeune auteure québécoise Tamara Juric fait son entrée aux Éditions L’Interligne (Ottawa) en lançant un recueil de nouvelles intitulé Noirceurs de l’âme, où la fantasy et le fantastique occupent une place de choix.
La principale différence entre la fantasy et le fantastique réside dans le fait qu’un événement surnaturel ou magique soit vécu comme une normalité dans un récit de fantasy, alors qu’il fait peur dans un récit fantastique, car justement, il ne peut pas être expliqué.
Personnages inquiétants
On peut se demander si les personnages de Noirceurs de l’âme perdent la raison ou s’il existe des forces surnaturelles qui les manipulent… Les huit nouvelles présentent au moins autant de personnages différents, colorés, que tout oppose. Autant de personnages à l’âme «sombre, sobre et glauque».
Tamara Juric nous fait percevoir le plus subtil des bruissements de l’âme, et réussit instinctivement à faire reconnaître ce qui le provoque. Elle ne se contente pas de tremper sa plume dans une fade encore noire, elle en choisit une de couleur «dunes lunaires».
Dans une nouvelle, un tsunami de gens se noient dans la terreur ambiante, face à un ennemi invisible, sans nom, et insaisissable. Ailleurs, un personnage est aspiré par une vieillotte machine à café et propulsé en 1855. Souvent, «dans la stratosphère du dépravé, le weirdo est majoritaire».