Huit nouvelles d’une nouvelle autrice

nouvelles, Tamara Juric, Noirceurs de l’âme
Tamara Juric, Noirceurs de l’âme, nouvelles, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2024, 86 pages, 22,95 $.
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Publié 09/07/2025 par Paul-François Sylvestre

Après un recueil de poèmes publié sur Amazon en 2020, la jeune auteure québécoise Tamara Juric fait son entrée aux Éditions L’Interligne (Ottawa) en lançant un recueil de nouvelles intitulé Noirceurs de l’âme, où la fantasy et le fantastique occupent une place de choix.

La principale différence entre la fantasy et le fantastique réside dans le fait qu’un événement surnaturel ou magique soit vécu comme une normalité dans un récit de fantasy, alors qu’il fait peur dans un récit fantastique, car justement, il ne peut pas être expliqué.

Personnages inquiétants

On peut se demander si les personnages de Noirceurs de l’âme perdent la raison ou s’il existe des forces surnaturelles qui les manipulent… Les huit nouvelles présentent au moins autant de personnages différents, colorés, que tout oppose. Autant de personnages à l’âme «sombre, sobre et glauque».

Tamara Juric nous fait percevoir le plus subtil des bruissements de l’âme, et réussit instinctivement à faire reconnaître ce qui le provoque. Elle ne se contente pas de tremper sa plume dans une fade encore noire, elle en choisit une de couleur «dunes lunaires».

Dans une nouvelle, un tsunami de gens se noient dans la terreur ambiante, face à un ennemi invisible, sans nom, et insaisissable. Ailleurs, un personnage est aspiré par une vieillotte machine à café et propulsé en 1855. Souvent, «dans la stratosphère du dépravé, le weirdo est majoritaire».

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Style imagé

Le style est très imagé. Pour décrire une boîte aux lettres, la nouvelliste écrit qu’elle «était piquée sur un poteau comme une cerise dans un martini», ajoutant que cette boîte «brillait d’une leur si maléfique qu’elle semblait avoir été forgée dans les flammes de l’enfer».

En empruntant les mots à la nouvelle intitulée Le style à l’encre rouge, je dirais que les docteurs n’ont jamais aimé Tamara Juric «parce que ça les renvoyait à leurs propres limites, à leur impuissance, à leur incapacité de tout savoir, expliquer, cataloguer».

L’écriture est la drogue de Juric. Quand elle cisèle ses textes, l’autrice cherche à immortaliser une pensée, une sensation, une impression, une émotion.

Mise en page ratée

Je dois signaler que la mise en page de ce recueil est malheureusement ratée. Il n’y a pas de table des matières, il n’y a pas de titres courants. Les caractères sont trop petits et dans une police difficile à lire. Les mots sont souvent trop tassés sur une même ligne.

C’est dommage, car tout le pouvoir de l’imagination entre en jeu dans ces nouvelles.

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Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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