Championnat national d’épellation: célébrer la langue française, un mot à la fois

Les participants au Championnat national d'épellation à l'hôtel Sheraton de Richmond Hill. Photos: Patrick Bizindavyi, l-express.ca

Publié 20/05/2025 par Patrick Bizindavyi

Richmond Hill accueillait, ce dimanche 18 mai, le Championnat national d’épellation en français organisé par Épelle-Moi Canada (ÉMC), un événement phare célébrant l’excellence linguistique des jeunes francophones et francophiles à travers le pays.

Trois jeunes se sont démarqués dans les différentes catégories: Noémie Anciaux d’Ottawa-Gatineau (cycle primaire), Abisha Sebamalaimuthu de Saint-Laurent (cycle moyen); Manal Amine de Montréal (cycle intermédiaire). Les lauréats ont remporté chacun un prix de 700 $ pour leurs performances exceptionnelles.

Une initiative pour renforcer la langue française

Créé en 2016 par Dorine Tcheumeleu, en collaboration avec Spelling Bee of Canada (SBOC), Épelle-Moi Canada s’est donné pour mission de renforcer la maîtrise du français chez les jeunes, tout en développant des compétences sociales telles que la communication, l’estime de soi et le leadership.

«Nous faisons rayonner la langue française de différentes façons auprès des jeunes de 6 à 16 ans», explique Mme Tcheumeleu, ajoutant que l’organisation met en place des initiatives pour révéler le potentiel littéraire souvent négligé chez les jeunes francophones.

Le programme s’est développé à travers le Canada et même au-delà des frontières, offrant aux jeunes l’opportunité de s’affronter dans un esprit de compétition saine, tout en célébrant la diversité francophone. Depuis sa création, ÉMC n’a cessé d’innover pour encourager l’engagement communautaire et l’épanouissement des jeunes.

Un soutien accru pour l’édition 2025

Cette année, l’implication des directions d’école a marqué une avancée significative. «On a eu beaucoup d’appui des directions d’école cette année, comparé aux années précédentes», se réjouit la directrice générale. Les conseils scolaires ont également intensifié leur soutien, permettant d’accueillir davantage de participants et de diversifier les approches pédagogiques.

«On met en place des plans d’adaptation pour répondre aux besoins de tous les jeunes», précise-t-elle.

Malgré ce succès, les défis financiers demeurent. Mme Tcheumeleu reconnaît que le financement reste un obstacle majeur. «Dans un monde idéal, on aimerait plus de financements. On voit ce qui se passe aux États-Unis avec le Spelling Bee, pourquoi pas ici?»

Épelle-Moi Canada, soutenu par Patrimoine canadien, les gouvernements de l’Ontario et du Québec, espère attirer davantage de commanditaires pour offrir des récompenses plus conséquentes à ses lauréats.

L’engagement de la communauté

Fayza Abdallaoui, co-animatrice de l’événement, partage son enthousiasme. «Chaque année, quand je viens ici pour être co-maîtresse de cérémonie, je sais que je vais avoir un moment d’émotion très fort, parce que ces enfants sont vraiment admirables et inspirants.»

Elle ajoute que cet événement est une véritable célébration de l’intelligence émotionnelle, de la maîtrise des mots, mais aussi du courage des participants.

Cet engagement communautaire est également soutenu par les familles.

Vincent Carrara, parent d’une participante de la région de Cornwall, témoigne: «C’est un bon exercice de discipline personnelle, d’études, et vraiment de dépassement de soi.» Pour lui, l’épellation permet non seulement de renforcer les compétences langagières, mais aussi de cultiver la rigueur et la persévérance chez les jeunes.

Un tremplin vers l’avenir

Au-delà de la compétition, Épelle-Moi Canada vise à inspirer les jeunes à développer un amour profond pour la langue française et une confiance accrue dans leurs compétences. Cette plateforme leur permet de se dépasser, d’affronter leurs peurs et de grandir dans un environnement stimulant et bienveillant.

L’organisation espère élargir encore davantage sa portée dans les prochaines années, faisant de l’épellation un outil de fierté et de cohésion pour la jeunesse francophone canadienne. En renforçant leur sécurité linguistique, ÉMC contribue à bâtir un futur prometteur pour ces jeunes leaders de demain.

Auteurs

Patrick Bizindavyi

Journaliste à l-express.ca, le média franco de Toronto et du Centre-Sud de l'Ontario.

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