Camus, Embolie, Pluto, Iouri, Platonne, Bonbon, autant de chats qui jasent où font jaser dans Ils sont parmi nous, le nouveau recueil de nouvelles de Suzanne Myre. La présence des minous est une occasion de parler de leurs maîtres, bien entendu.
Plusieurs nouvelles ont d’abord paru dans des revues comme XYZ, Moebius, Lettres québécoises, Zinc, Virages ou Les écrits. Dans la préface, Suzanne Myre signale son «jeu de mot moyen» (que je n’avais pas le moindrement remarqué): Ils sont parmi nous, parmi nous, minous.
Histoires salées
Un contenu lubrique assaisonne plusieurs de ces 21 nouvelles. Le texte intitulé James, bande James! peut faire penser à James Bond, mais le James ici est un mari qui ne bande plus. On y lit que la compagnie d’un chat peut devenir la réponse à toutes les femmes frustrées par les hommes.
Les ébats ou leurs tentatives donnent lieu à un joli jeune de mot: «Cet homme m’avait plus souvent masturbée que mes dix-neuf amants précédents mis à la queue leu leu.»
«De haut en bas, de gauche à droite, vu de dos et de profil», le narrateur d’une nouvelle est extrêmement laid, tellement que même les chats détalent à son approche. Un soir, il se promène dans le Village gai et rencontre un homme qui l’excite, un homme qui veut lui montrer ses tatouages, après avoir nourri Iouri. Son corps est couvert de visages laids que le narrateur explore passionnément pour se faire répondre: «Je t’ai longtemps cherché.»