Poilievre ou Carney: qui renforcera le Canada?

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre. Le chef du Parti libéral, Mark Carney.
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre. Le chef du Parti libéral, Mark Carney.
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Publié 15/03/2025 par François Bergeron

Le cabinet du nouveau premier ministre Mark Carney, assermenté vendredi, n’a suscité aucune controverse notable… sauf dans le milieu associatif francophone hors Québec, inquiet de l’intégration du ministère des Langues officielles dans le ministère de la Culture et de l’Identité canadiennes (anciennement Patrimoine canadien) de Steven Guilbeault.

Curieusement, ce dernier est aussi ministre des Parcs. Parce que, a-t-on expliqué, le patriotisme canadien passe notamment par la fierté que nous inspire notre territoire…

Langues et culture

Rappelons que le ministère du «Patrimoine canadien» était nommé ainsi parce que la «Culture» est censée relever des provinces. Mais ça fait longtemps que le train de l’intrusion fédérale dans les juridictions provinciales a quitté la gare. Seul le Bloc québécois s’en formalise encore.

Sous Justin Trudeau, les Libéraux ont soufflé le chaud et le froid sur les langues officielles: renforçant la Loi, les pouvoirs du Commissaire et le rôle du Conseil du Trésor en 2023… après avoir nommé en 2021 une gouverneure générale qui ne parle pas français.

Mais leur crédit politique est encore bon chez les francophones, alors que celui des Conservateurs a toujours été sous surveillance.

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Un cabinet de curiosités

Le nouveau cabinet – qui sera à recomposer après les élections d’avril ou mai si les Libéraux sont réélus, ou qui sera remplacé au complet si ce sont les Conservateurs de Pierre Poilievre qui gagnent – comporte quelques innovations.

Un certain Ali Ehsassi devient ministre de la Transformation du gouvernement, des Services publics et de l’Approvisionnement. J’imagine que la «Transformation du gouvernement» réfère à son efficacité, vu qu’on devra faire plus avec moins…

Steven MacKinnon devient ministre de l’Emploi et des Familles. C’est sûr qu’un bon emploi permet de nourrir sa famille, mais est-ce bien ce qu’on veut dire ici?

La franco-ontarienne Arielle Kayabaga, nouvelle leader du gouvernement en Chambre (un rôle qu’elle ne jouera pas si le Parlement est dissous par le déclenchement d’élections), devient ministre des Institutions démocratiques. Les Libéraux vont-ils remettre à l’ordre du jour la réforme de notre système électoral? Je prône un système à préférences multiples hiérarchisées.

International et interprovincial

Mark Carney s’entoure des poids lourds François-Philippe Champagne (Finances), Mélanie Joly (Affaires étrangères), Dominic LeBlanc (Commerce international et Affaires intergouvernementales… donc Donald Trump d’un côté, et Doug Ford, François Legault, Danielle Smith et compagnie de l’autre).

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Dans un deuxième cercle, on retrouve Bill Blair (Défense), Jonathan Wilkinson (Énergie et Ressources naturelles), Anita Anand (Innovation, Sciences et Industrie), Chrystia Freeland (Transports et Commerce intérieur… une fonction qui aurait peut-être dû être adjointe aux Affaires intergouvernementales?).

Poilievre

Pierre Poilievre, qui décrit encore Mark Carney comme «le conseiller économique de Justin Trudeau», souligne que tous les proches de l’ancien premier ministre sont maintenant les principaux conseillers du nouveau. «Accorder un quatrième mandat aux Libéraux ne va rien changer», conclut-il.

Même si l’imitation est la forme de flatterie la plus sincère, le chef conservateur doit réorienter sa campagne après l’élimination de la taxe carbone et de la surtaxe sur les gains en capitaux par Mark Carney, et face à ses promesses de réduire l’endettement du gouvernement et valoriser nos ressources énergétiques.

La vraie nature des Libéraux

Pour l’instant, Poilievre accuse les Libéraux de «cacher leur véritable nature et faire oublier ce qu’ils ont fait pendant 10 ans».

Il affirme d’ailleurs que Carney veut réintroduire, après les élections, une «taxe carbone fantôme plus élevée» qui toucherait «l’acier, les voitures et d’autres produits essentiels pour les Canadiens».

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La campagne conservatrice portera sur le rétablissement de «la promesse du Canada: où travailler fort vous permet de mener une belle vie, dans une belle maison, dans un quartier sécuritaire, protégée par des troupes courageuses, sous un fier drapeau». Face aux menaces de Donald Trump, «on va être autonomes, souverains et indépendants».

Il y aura de l’écho: c’est ce que tous les partis et tous les citoyens réclament.

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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