Steve Kawe représentera l’UOF à la finale de Délie ta langue!

Délie ta langue
Steve Kawe (au milieu), avec les membres du jury: Mohammed Harti, bibliothécaire de l'UOF; Myriam Eddahia, animatrice à Radio-Canada; Suzanne Kemenang, autrice et éditrice; Carl Bouchard, commissaire aux services en français de l’Ontario. Photos: Hamza Ziad, l-express.ca
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Publié 03/03/2025 par Hamza Ziad

Après avoir décroché la deuxième place du podium l’année dernière, Steve Kawe, étudiant en troisième année de cultures numériques à l’Université de l’Ontario français (UOF), renouvelle son succès en remportant le 25 février le premier prix, ainsi que le prix du public, lors de la demi-finale torontoise du concours d’éloquence Délie ta langue!.

«C’est avec honneur et détermination que je représenterai mon université et la communauté franco-ontarienne lors de la finale à Montréal», confie Steve Kawe. L’événement aura lieu le 30 mars à la Grande Bibliothèque de Montréal.

«Beaucoup de travail et de persévérance ont marqué mon parcours cette année. J’ai eu la chance d’être bien entouré, ce qui m’a permis de donner le meilleur de moi-même», confie-t-il.

Le concours oratoire annuel Délie ta langue! invite les concurrents à commenter une expression française originale.

L’année précédente, il avait choisi d’illustrer l’expression «échapper le ballon». Pour cette édition, son discours portait sur «vendre son âme au diable», à travers lequel il a exploré l’érosion de la mémoire culturelle, mettant en avant la disparition progressive des traditions et des coutumes face à la mondialisation. Sa prestation lui a permis de se démarquer et de convaincre le jury et le public.

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La Grande bibliothèque de Montréal
La Grande bibliothèque de Montréal. Photo: BANQ

Éloquence et discours engagés

La deuxième place du concours a été décernée à Rosy N. Pelete, étudiante en économie et innovation sociale, pour son interprétation de l’expression «se faire un sang d’encre».

Son discours a mis en lumière les effets des catastrophes naturelles, des conflits armés et des activités humaines sur l’environnement, soulignant l’importance d’une prise de conscience face aux enjeux écologiques.

Keren Utchundi, étudiante en administration des affaires, a obtenu la troisième place avec son interprétation de l’expression «faire l’autruche». Elle a abordé la banalisation du viol et l’inaction face à cette réalité, en appelant à une plus grande sensibilisation et à la reconnaissance de l’ampleur du problème.

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Keren Utchundi avec Carl Bouchard.

Les bottines doivent suivre les babines

Diandra Roxanne Tchoupou Tsayem, étudiante en économie et innovation sociale, illustre l’inégalité linguistique en Ontario par l’expression «les bottines doivent suivre les babines».

«Depuis trop longtemps, les discours surpassent les actes. Il est grand temps que nos bottines, c’est-à-dire nos actions, suivent enfin nos babines, nos paroles», déclare-t-elle, regrettant que les engagements en faveur des communautés francophones ne se traduisent pas toujours en actions concrètes.

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Elle rappelle que 4,6% de la population ontarienne s’identifie comme francophone, mais que l’accès aux soins de santé en français reste limité. Elle souligne également que 44% des Franco-Ontariens ont éprouvé des difficultés à obtenir ces services, selon une enquête de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, mettant ainsi en lumière leur frustration.

«Il faut penser à ces personnes en fin de vie, contraintes de s’éteindre dans une langue qui n’est même pas la leur», déplore Roxanne, appelant à des actions concrètes pour garantir des services essentiels en français et faire respecter les droits linguistiques des Franco-Ontariens.

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Diandra Roxanne Tchoupou Tsayem.

Former la relève pour préserver la langue

Dans une interview accordée à l-express.ca, Carl Bouchard, commissaire aux services en français de l’Ontario, qui était membre du jury, souligne qu’il est crucial d’avoir des événements comme ce concours pour encourager la passion des gens pour la langue française, mais aussi pour sensibiliser à l’importance de la place qu’occupe le français en Ontario.

«Au quotidien, c’est ce que je fais, je parle de la loi sur les services en français, mais derrière cette loi, il y a des gens comme ceux et celles qu’on a entendus ce soir», explique-t-il.

«Je pense qu’il est important de trouver des opportunités pour préparer cette relève, qui a cette piqûre pour la langue française, et de continuer à l’encadrer dans son développement et son épanouissement.»

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Vers un événement phare de la francophonie torontoise

«Au départ, 12 personnes souhaitaient participer au concours Délie ta langue!, soit presque le double de l’an dernier. L’engouement s’est également fait sentir du côté du public, preuve que le message se propage au sein de la communauté francophone torontoise», explique Marie-Elaine Bourgeois, organisatrice du concours et professeure associée à l’UOF.

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Marie-Elaine Bourgeois. Photo: courtoisie

Les mentors et coachs des candidats sont d’anciens finalistes de l’édition précédente, tout comme la maîtresse de cérémonie, illustrant ainsi la dynamique de transmission et d’appropriation de l’événement par la communauté étudiante.

«Tranquillement, cet événement est en train de s’imposer comme un rendez-vous francophone incontournable à Toronto, et c’est une immense satisfaction», se réjouit-elle.

«Et bien que nous soyons une petite université, nous sommes fiers d’afficher des taux de participation supérieurs à ceux de nos universités voisines au Québec.»

Créé en 2019 à l’initiative de l’Université de Montréal, le concours rassemble aujourd’hui 15 institutions. L’UOF y participe depuis trois ans.

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L’UOF fière de ses étudiants

«Pour moi, la finale de l’année dernière à Montréal était une très belle expérience, il y avait des candidats de très haut niveau.», souligne Samuella Bielo Mwambabu.

Acfas-Ontario
Linda Cardinal. Photo: courtoisie

Linda Cardinal, vice-rectrice adjointe à la recherche et professeure à l’UOF, exprime sa fierté envers ses étudiants de premier cycle qui n’hésitent pas à se mesurer à des candidats de maîtrise et même de doctorat lors des compétitions à Montréal.

«Nos étudiants se distinguent brillamment. D’ailleurs, dès la première année, l’un d’entre eux, Nicolas Sefrani, a remporté le prix du public lors de la finale à Montréal», souligne-t-elle.

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