Lieutenante-gouverneure unilingue: les Acadiens devant la Cour suprême

La semaine politique canadienne

Nouveau-Brunswick, lieutenante-gouverneure
La lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Brenda Louise Murphy. Photo: archives Acadie Nouvelle
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 28/02/2025 par Marianne Dépelteau

La Cour suprême du Canada a accepté, ce jeudi 27 février, de recevoir la demande d’appel de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) concernant la nomination d’une lieutenante-gouverneure unilingue anglophone pour le Nouveau-Brunswick. La date de rendu de la décision n’est pas encore connue.

Rappel des évènements: Après le décès de la lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick Jocelyne Roy-Vienneau en août 2019, le bureau du premier ministre du Canada a recommandé Brenda Louise Murphy pour la remplacer. Au moment de sa nomination, celle-ci ne parlait pas français.

Mary Simon
Justin Trudeau a aussi nommé une gouverneure générale du Canada qui ne parle pas français: Mary Simon. Photo: Sgt. Johanie Maheu, Rideau Hall

La SANB s’est soulevée contre ce choix. Une personne qui ne comprend pas le français ne peut pas remplir adéquatement ce rôle dans la seule province officiellement bilingue, dit l’organisme. La cause est portée devant les tribunaux.

La Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick a d’abord donné raison à la SANB en avril 2022, indiquant que la décision ne respectait pas la Charte canadienne des droits et libertés.

En mai 2024, la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick a infirmé la décision. Elle a accepté les arguments des avocats du gouvernement fédéral: l’institution doit être bilingue, pas nécessairement la personne en poste.

Publicité
jusrice, cliniques juridiques
Les statues Veritas (Vérité) et Ivstitia (Justice) adossées à l’édifice de la Cour suprême du Canada.

Commerce intérieur

La semaine dernière, la ministre fédérale des Transports et du Commerce intérieur, Anita Anand, a annoncé dans une rencontre privée avec ses homologues provinciaux qu’elle a l’intention d’éliminer la moitié des 39 restrictions fédérales qui limitent les échanges commerciaux interprovinciaux.

Le concept: En facilitant le commerce entre les provinces et les territoires, les exportations et importations avec les États-Unis seraient moins nombreuses et l’économie canadienne serait moins à la merci du géant du Sud.

Les barrières au commerce interprovincial seraient à l’origine d’un manque à gagner estimé à 200 milliards $ pour l’économie du pays.

L’Accord de libre-échange canadien, signé en 2017, encadre le commerce intérieur. Malgré cet accord, plusieurs exceptions imposées par les provinces, les territoires et Ottawa sont encore en place.

tarifs
Depuis l’élection de Donald Trump, les premiers ministres canadiens sont mobilisés contre ses menaces tarifaires. Photo: Inès Lombardo, Francopresse

Une première loi: Cette semaine, un projet de loi a été déposé en Nouvelle-Écosse pour faciliter le commerce avec les autres provinces. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a annoncé mercredi qu’il réfléchit à faire de même.

Publicité
langues officielles
Yves-François Blanchet. Photo: Marianne Dépelteau, Francopresse

Une «exagération»: Le même jour, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a qualifié la campagne autour du commerce interprovincial d’«exagérée».

En point de presse, il a expliqué que les barrières dont tout le monde parle sont en fait des règles «qui visent à assurer le respect […] des priorités propres à chacune des provinces et au Québec».

Trump ne serait pas le bienvenu au Canada

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a déclaré que le Canada devrait retirer l’invitation de Donald Trump à la réunion des pays du G7, qui aura lieu en Alberta en juin.

Jagmeet Singh
Jagmeet Singh. Photo: capture d’écran

Hostilités: «Pourquoi inviterions-nous quelqu’un qui menace notre souveraineté et notre bien-être économique? […] Le tour du Canada en tant qu’hôte du G7 devrait être un sommet pour aborder la façon dont le monde peut travailler ensemble pour résister à Donald Trump», a-t-il dit mercredi devant le Conseil des relations internationales de Montréal.

Pendant ce temps, un résident de l’Alberta a lancé une pétition parlementaire qui demande à Ottawa d’interdire l’accès au Canada au président des États-Unis. Elle comptait plus de 43 000 signatures jeudi midi.

Publicité

L’effet Trump encourage deux démissions

Après l’annonce de la démission du premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, le 20 février, c’était au tour de celui de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, de faire la même annonce ce mardi 25 février.

Les premiers ministres Dennis King (Île-du-Prince-Édouard) et Andrew Furey (Terre-Neuve-et-Labrador). Photo: Inès Lombardo, Francopresse

Raisons similaires: Les deux hommes politiques ont géré la pandémie de covid pour leur province respective. Ils ont cité la perspective de quatre années d’incertitudes en raison des déclarations du président américain comme l’une des raisons qui les a encouragés à prendre cette décision.

Dennis King souligne que les menaces de guerre tarifaires avec les États-Unis demanderont plus d’attention qu’il ne pouvait en fournir. «Ça m’a aidé à déterminer qu’il était préférable pour moi de passer le témoin du leadership à quelqu’un qui pourrait s’y concentrer à long terme.»

Andrew Furey qualifie Donald Trump de «président erratique, fou et déjanté».

«Une fois qu’il est devenu clair que l’incertitude serait permanente, cela nous a permis, en tant que famille, de prendre une décision avec plus de liberté», a-t-il dit en conférence de presse.

Publicité

– Avec des informations de Julien Cayouette.

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur