Mise en pli de l’histoire romantique d’un coiffeur

Kevins-Kyle et Joanie Godin, Seul son coiffeur le sait
Kevins-Kyle et Joanie Godin, Seul son coiffeur le sait, roman autobiographique, Montréal, A éditeur, 2024, 272 pages, 26,95 $.
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Publié 01/03/2025 par Paul-François Sylvestre

J’ai déjà eu un amant qui est coiffeur, ce qui m’a bien disposé à lire Seul son coiffeur le sait, de Kevins-Kyle et Joanie Godin. Quand le protagoniste n’est pas absorbé par sa quête amoureuse, il grimpe les échelons du monde de la coiffure, faisant des rencontres tantôt drôles, tantôt bouleversantes.

La première page nous indique que toutes les histoires et les personnages de ce roman ont véritablement existé. On y précise que les noms ont été changés et que le récit a été romancé. Seul son coiffeur le sait est un livre librement inspiré de la vie du coauteur Kevins-Kyle.

Kevins-Kyle

Le coiffeur se prénomme Kevins-Kyle. Le gars de tous les jours s’appelle Kevin. Lorsqu’il est tannant dans les bars, il est tout simplement Kyle. Allons-y pour Kev.

Ce jeune homme qui quitte son Lac-Saint-Jean natal pour s’établir à Montréal poursuit deux objectifs: «devenir coiffeur et surtout trouver l’homme de ma vie» (avec qui il souhaite avoir des enfants).

Kev réussit à trouver un emploi dans un salon de coiffure renommé. C’est là qu’il en apprend un peu plus sur son métier, passablement sur autrui et énormément sur lui-même.

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En parlant du showbiz, René Angélil aimait dire que la personnalité y est pour environ 80% dans la réussite et que le talent ne compte que pour 20%. C’est exactement la même chose en coiffure.

Clientes éplorées

Une douzaine de chapitres portent le nom d’une cliente du coiffeur: Christine, Manon, Magalie, Sophie, Alix, Jennifer, Juliette, Carole, Geneviève, Kimi, Karine, Florence, Abigaëlle. On y décrit presque toujours un désastre dans la coupe ou la teinture. Kevins-Kyle réussit presque toujours à sauver la mise (en pli).

Parmi ses nombreuses fréquentations, Kev rencontre un policier qui ne cherche rien de sérieux, surtout rien d’amoureux. Il ne se dit même pas gai. «Pour un gars qui qui jure qu’il n’est pas homosexuel, il est plutôt doué au lit avec les hommes. Il distribue les orgasmes à un rythme plus effréné que les contraventions dans une trappe à tickets.»

Kev s’éprend facilement d’un beau mec. Il a tendance à ignorer les drapeaux rouges et à mettre la majorité de ses œufs dans le même panier. Après plusieurs échecs, Kev rencontre finalement l’homme avec qui il veut avoir un enfant.

Une tante bigote

Antonio est né dans une famille italienne où «les aînés ont priorité et on leur doit le respect absolu». Or, voici qu’une vielle tante abuse de son pouvoir et traîne Kev dans la boue. Personne ne prend sa défense, même pas Antonio.

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Après des paroles blessantes, Kev apostrophe sans détour cette tante bigote: «Estime-toi heureuse de ne pas avoir dit ça à propos de ma mère parce que c’est mon poing sur la gueule que tu aurais reçu.» Les choses ne peuvent que s’améliorer après cette sortie!

Tout comme Kev, Antonio veut devenir papa. Commence alors un long processus pour vérifier la fertilité et l’un et l’autre, pour trouver une mère-porteuse (à Toronto), pour faire don de sperme, pour passer à la fertilisation, pour enfanter en surmontant d’incroyables embûches.

Dans ce roman autobiographique, nous tentons de démêler le vrai du faux. Nous passons des moments très drôles à d’autres plus touchants, avec tout ce qu’il y a entre les deux.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

    l-express.ca est votre destination francophone pour profiter au maximum de Toronto.

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