Entre 1840 et 1930, près d’un million de Canadiens-Français traversent la frontière pour s’installer aux États-Unis à la recherche de travail et d’un avenir meilleur. David Vermette raconte l’histoire méconnue de ces Franco-Américains dans un brillant essai intitulé Une race d’étrangers.
Au cours de cette période, ceux qu’on appelle Franco-Américains forment des quartiers dans les villes industrielles de la Nouvelle-Angleterre, parfois appelés Petits Canadas, «où ils reproduisent les institutions qu’ils connaissaient au Québec et dans l’Acadie de leurs ancêtres».
David Vermette clame haut et fort que la Nouvelle-Angleterre a été le moteur de l’industrialisation des États-Unis, que les textiles de coton ont été le moteur de l’industrialisation de la Nouvelle-Angleterre et, après 1865, que les Franco-Américains ont été le moteur de l’industrie du textile.
Un Canadien-Français sur trois
On estime qu’un Canadien-Français sur trois vivait en Nouvelle-Angleterre au début du XXe siècle. Or, leur histoire demeure presque aussi inconnue au nord qu’au sud de la frontière. Vermette braque les projecteurs sur la période de 1865 à 1930.
Au milieu du XIXe siècle, la Nouvelle-Angleterre était la région du pays où l’acticité industrielle était la plus intense. Les produits du coton menaient la charge en capital investi, en nombre de travailleurs employés et en valeur nette.