Un âge d’or de liberté d’expression?

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Mark Zuckerberg chez Joe Rogan. Photo: capture d'écran

Publié 14/01/2025 par François Bergeron

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook et Instagram, a annoncé la semaine dernière la fin de la «vérification de contenu» sur ses plateformes, remplacée par les commentaires des usagers, comme dans le réseau X d’Elon Musk. Il s’en est aussi expliqué en entrevue chez Joe Rogan.

Contrairement à ce que vous lirez ou entendrez ici et là, c’est une excellente nouvelle. La plupart des agences auto-proclamées de lutte contre la «désinformation» penchaient toutes du même bord: celui de la censure des voix conservatrices ou nationalistes.

Antidote

Le meilleur antidote contre la «désinformation» – le nom moderne des «erreurs» ou des «faussetés», qui ont toujours existé – est le maximum de liberté d’expression: l’opportunité de discuter de tout.

La libre circulation d’informations et d’opinions contradictoires force les citoyens à comparer leurs sources, à s’éduquer et à aiguiser leur sens du discernement.

S’en remettre à des gouvernements ou des médias soi-disant bienveillants émousse les facultés critiques et endort l’esprit dans le conformisme.

Mar-a-Lago

Les plus cyniques estimeront que Zuckerberg s’ajuste au nouvel environnement créé par l’élection de Donald Trump, qu’il a rencontré à Mar-a-Lago deux fois, comme d’autres chefs d’entreprises de presse, d’industries et de gouvernements qui y défilent depuis deux mois.

En réalité, c’est il y a quatre ans que le fondateur de Meta a dû s’adapter à l’intimidation de l’administration Biden, et qu’il a été forcé de recourir aux agences de vérification de faits recommandées par la machine démocrate.

On dénonce régulièrement les pulsions «autoritaires» de Trump et ses intentions de gouverner par décrets (un pouvoir que le Congrès a trop souvent accordé à d’autres présidents avant lui). Mais c’est grâce à son élection que l’information circulera désormais le plus abondamment et le plus librement sur les réseaux sociaux.

Certains grands médias traditionnels biaisés pourraient même choisir de diversifier leur offre politique pour rester compétitifs.

Les Twitter Files

La plupart des médias qui ont dénoncé l’affranchissement de Meta – les mêmes qui se scandalisent depuis deux ans de ce qu’est devenu X – n’ont jamais rapporté à leurs lecteurs l’affaire des «Twitter Files», qui a éclaté après l’achat du réseau par Musk en 2022.

Celui-ci a accordé à quelques journalistes l’accès à des milliers de courriels de l’entreprise démontrant la collusion entre la bureaucratie américaine et les principaux réseaux et moteurs de recherche. L’opération visait à «déplateformer» l’information et l’opinion nuisant aux intérêts au pouvoir.

À l’origine, on a associé cette initiative à la lutte contre l’ingérence politique étrangère (russe), puis à la promotion des mesures anti-covid, puis à la réduction de la «polarisation» de la société, puis simplement à tout ce qui contrariait les censeurs.

Zuckerberg a confirmé qu’il était soumis lui aussi à ces pressions inconstitutionnelles «dignes du 1984 d’Orwell».

Répudiation

De multiples causes et motivations des électeurs américains ont mené au triomphe de Trump. L’une d’elles est certainement une répudiation de ce ministère de la propagande.

Au Canada aussi, d’autres projets de loi cherchant à éradiquer la «haine» et la «désinformation» en ligne sont morts au feuilleton avec la prorogation du Parlement.

Souhaitons que le prochain premier ministre y renonce, prenant acte que nous sommes des citoyens responsables, et que le monde occidental est peut-être entré dans un âge d’or de liberté d’expression.

Auteurs

François Bergeron

Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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