Hugo écrit une lettre au père Noël au nom de son fils Noah. Pauline, la bénévole de Postes Canada, lui répond en se faisant passer pour une lutine. Rien de bien particulier comme situation, sauf qu’il s’ensuit une correspondance entre Hugo et Pauline pendant plus d’un an, consignée dans le roman épistolaire Presse-jus de Valérie Chevalier et Matthieu Simard.
Correspondance
Hugo est traducteur. Pauline est infirmière. Leur échange de lettres pendant quatre-cent-cinq jours se fait dans un contexte de distance, de non-rencontre, et cela change la donne, ouvrant la porte (ou l’enveloppe) à la confiance, à la vérité, à la transparence.
«Elle est étrange, cette intimité qui évolue à travers nos lettres», écrit Pauline. «Cette proximité, exclusivement émotive, a quelque chose d’apaisant.» Et Hugo de répondre: «T’écrire me fait du bien. Te lire aussi.»
Une des grandes qualités de cette correspondance réside dans le fait que Pauline et Hugo ne se retiennent pas de dire la vérité.
Pauline termine une lettre en affirmant à Hugo: «Tu ne te révèles probablement jamais autant que dans les lettres que tu m’écris.» Pour sa part, elle a le don de chambouler toutes les habitudes de son correspondant.