Le yoga a le vent en poupe dans les écoles torontoises

Une activité de 3 Mamans Yoginis dans une école. Photos: 3 Mamans Yoginis sur Facebook

Publié 03/10/2024 par Soufiane Chakkouche

Que cela soit pour gérer le stress, pour aider à s’endormir, pour faire des étirements ou pour de la relaxation avant ou après la pratique d’un jeu ou d’un sport, le yoga est de plus en plus en vogue dans les salles de classe ontariennes en général et torontoises en particulier. Et pour cause, les bienfaits de cette discipline sur les élèves de tous âges ne sont plus à démontrer.

Le yoga est l’une des pratiques qui a connu le plus d’essor dans le monde durant ces dernières années. Plus que cela, il est de plus en plus conseillé d’intégrer le yoga dans les programmes scolaires, et ce dès le plus jeune âge.

Validé par le ministère

Le ministère de l’Éducation de l’Ontario semble avoir compris la plus-value de la pratique du yoga chez les enfants depuis une belle lurette.

«Les activités sportives et ludiques devraient comporter une bonne combinaison d’activités individuelles, en petits groupes et récréatives, y compris des exercices de mise en forme et des exercices visant la réduction du stress telles que des techniques simples de yoga», peut-on lire dans son programme-cadre de l’éducation physique et santé (9^e-12^e années) datant de 2015, dans lequel le yoga est évoqué 16 fois.

Écoles secondaires catholiques

Ces recommandations ont trouvé écho au sein des conseils scolaires, à l’instar du Conseil scolaire catholique MonAvenir.

«Le yoga est enseigné de plusieurs façons au sein des écoles du Csc MonAvenir», confirme Virginie Oger, du service des relations corporatives de ce Conseil.

«Il est mentionné dans le programme-cadre de l’éducation physique et santé (9^e-12^e années) du ministère de l’Éducation de l’Ontario révisé par l’Office provincial de l’éducation de la foi catholique de l’Ontario (OPECO), et présentement enseigné dans toutes les écoles secondaires catholiques de la province.»

Impact positif sur les résultats scolaires

Par ailleurs, au-delà des multiples vertus triviales qu’offre le yoga aux jeunes pratiquants sur le plan physique et mental, il a aussi une incidence positive sur les résultats scolaires des élèves, à en croire Marcia LeBlanc, fondatrice, secrétaire et enseignante certifiée de yoga pour enfants au sein de la coopérative à but non lucratif 3 Mamans Yoginis qui intervient souvent dans les écoles de la Ville reine et de la province.

«En combinant les postures, la relaxation guidée et la respiration profonde, le yoga agit directement sur le mental et la capacité de concentration des enfants, essentielle à de bons résultats scolaires», dit-elle.

Pour les plus cartésiens, une étude corrobore ses propos. En effet, menée par l’Université du Québec à Montréal sur des adolescents atteints du trouble du spectre de l’autisme, l’étude a démontré que la pratique du yoga à l’école permet aux élèves «de manifester plus de comportements d’attention pour une tâche réalisée en classe, et ce, tout de suite après avoir participé à une séance».

De 1 à 90 ans

Quant à savoir à quel âge peut-on commencer le yoga et à quel âge l’arrêter, c’est Christelle Davis, fondatrice, présidente et enseignante certifiée de yoga pour enfants à 3 Mamans Yoginis qui s’y colle: «On enseigne le yoga aux enfants de 18 mois et plus. On s’est également formé au yoga pour les aînés.»

«L’une des participantes a près de 90 ans. Ses 30 ans de yoga lui permettent toujours de faire du yoga sur un tapis! Cela dit, le yoga sur chaise reste l’approche la plus adaptée pour la plupart des ainés.»

Demande croissante

Face à ces considérables bienfaits, l’engouement des écoles torontoises pour le yoga n’a eu de cesse d’augmenter, comme l’explique Karine Reimer, fondatrice, trésorière et enseignante certifiée de yoga pour enfants chez 3 Mamans Yoginis.

«Depuis le lancement de notre coopérative, en juillet 2021, on a animé des cours de yoga et de pleine conscience dans 10 garderies, 37 écoles élémentaires et 14 écoles secondaires de l’Ontario. Au total, on a rencontré près de 10 000 élèves, pour la plupart dans le Grand Toronto.»

Il y a donc fort à parier que cette tendance irait en s’intensifiant, surtout que la demande de méthodes alternatives pour la gestion du stress chez les enfants ne cesse de croître.

Auteurs

Soufiane Chakkouche

Journaliste à l-express.ca, le média franco de Toronto et du Centre-Sud de l'Ontario. Écrivain, auteur notamment du roman Zahra.

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