À travers des notes tour à tour joyeuses, tristes ou absurdes, Dany Laferrière nous offre un autoportrait naïf comme un dessin d’enfant. Vingt courts chapitres en prose poétique décrivent Un certain art de vivre. Ce livre lui «aura pris plus de temps qu’aucun autre».
Plusieurs pages renferment trois textes qui font à peine quinze ou vingt lignes au total. Peut-être l’auteur a-t-il voulu nous laisser le temps de respirer-méditer. Ce fut souvent pour moi une occasion de m’interroger sur le sens de l’écriture.
Identité changeante
Chaque chapitre décrit un certain art: celui de vivre à l’horizontale, de s’angoisser, de rebrousser chemin, de vivre dans un monde oublié, de nager dans l’encrier, d’être nu dans une baignoire rose, etc.
Laferrière se dit qu’Ovide réclame un copyright sur l’amour, Homère sur la guerre, Dante sur l’enfer, Euripide sur la vengeance, Rabelais sur la goinfrerie. «Il n’y a pas un seul sujet intéressant qui ne soit déjà pris. Alors, on danse?»
Quand on souligne, en fin de compte, qu’il écrit que sur l’identité, Laferrière répond: «Je n’écris que sur moi. / N’étant pas toujours le même.»