L’expérience d’être queer et autochtone n’est pas souvent racontée. Billy-Ray Belcourt décortique cette dynamique dans un essai assez dense et éclairant intitulé Histoire de mon corps bref.
Dès la première page, une note indique que s’il lui fallait classer ses préoccupations esthétiques en ordre d’importance, l’ambigüité viendrait avant la véracité. C’est le cas avec l’acronyme NDN qui est constamment utilisé sans jamais dire ce que ça représente (j’ai trouvé Not Dead Native en ligne).
Lorsque le jeune Billy-Ray annonce à sa famille qu’il est queer, il se sent «délivré de la responsabilité de la continuation d’un nom, d’une histoire». Cet aveu est à la fois une lettre d’amour et un cri de ralliement qui lui permet de distiller des vérités parfois belles, souvent dévastatrices, mais toujours en vue d’un avenir plus radieux.
Grindr
Belcourt n’a jamais senti la honte d’être avec un homme. Il n’a pas l’intention d’écrire là-dessus. C’est «une ode à la fugitivité gay» qu’il nous propose.
Pour y arriver, il cite des auteurs, universitaires et philosophes au moins 80 fois, non pas pour faire preuve d’érudition ou se mettre en valeur, mais pour souligner l’empathie qu’on peut avoir avec le corpus d’autrui.