Finaliste au Prix littéraire Trillium pour son récit poétique Plonge, Freya, vole! Andrée Christensen reprend son personnage Freya, disparu prématurément dans les pages du roman Depuis toujours, j’entendais la mer (2006), pour une nouvelle gestation qui se veut une allégorie de l’acte d’écrire.
Dans la mythologie scandinave, Freya est vénérée en tant que déesse de l’amour et de la beauté. Dans ce récit poétique, elle «devient un nom fondateur, une convocation à la transformation». On ne tarde pas à découvrir comment un personnage peut s’acharner sur son créateur pour exiger la parole.
Freya-Andrée
Vous croyez sans doute que l’auteur connaît mieux que personne l’intimité de ses personnages. Détrompez-vous; ce n’est pas toujours le cas. Les mots sont vivants; ils évoluent dans un temps autre; leurs mouvements demeurent imperceptibles, sauf à ceux qui savent voir au-delà des apparences.
Freya-Andrée démontre comment les mots ont un pouvoir spécial, celui d’arrêter le temps. Ils permettent à la romancière-poète d’être doublement figée dans une même ivresse, celle de la peur et de la fascination.
Tout au long de son récit poétique, Andrée Christensen glisse des références artistiques ou mythologiques. Il est tour à tour question de la déesse-sorcière Circé (Ulysse), d’un visage qui a l’ovale des nymphes de Botticelli, de la fée Mélusine, de l’allegretto d’un battement d’ailes et de l’or bleu de la Renaissance.