Francophonie pancanadienne: «on est dans un momentum»

Semaine de la francophonie de Toronto
Des organisateurs, commanditaires et invités de la Semaine de la francophonie de Toronto, au lancement officiel du 18 mars à l'UOF. Photos: François Bergeron, l-express.ca
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Publié 19/03/2024 par François Bergeron

Danièle Henkel a demandé à Karl Blackburn de la pincer pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, lors du lancement officiel de la Semaine de la francophonie de Toronto à l’Université de l’Ontario français (UOF) ce lundi 18 mars. «Cela faisait quatre ou cinq ans que je n’étais par venue dans la francophonie torontoise, et je découvre la magnifique UOF et tout ce qui s’est passé depuis ma dernière visite: on est dans un momentum!»

La célèbre entrepreneure québécoise d’origine algérienne (mère juive marocaine, père catholique allemand) a partagé son enthousiasme avec les membres du Club canadien de Toronto réunis au restaurant Malaparte du TIFF ce mardi 19 mars.

Elle et Karl Blackburn, le PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ), étaient les conférenciers de ce déjeuner-causerie mensuel sur le thème de la «francophonie pancanadienne».

Karl Blackburn a tenu à préciser qu’il n’a pas pincé Danièle Henkel.

Club canadien
L’animatrice Sandra Padovani et les conférenciers Karl Blackburn et Danièle Henkel.

Pas assez conscients de la francophonie hors Québec

Entrepreneur immobilier, puis dans le commence, qui a aussi été directeur général du Parti libéral du Québec et député à l’Assemblée nationale, M. Blackburn est venu témoigner que les entrepreneurs et acteurs de la francophonie économique du Québec ne sont «pas assez» conscients de l’utilité de s’associer aux francophonies canadiennes et internationales.

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Le CPQ est tout de même membre – et vice-président Amériques – de l’Alliance des patronnats francophones de 31 pays, fondée en 2022. «Le train est en marche», dit-il, en parlant des échanges et des partenariats entre entreprises francophones à l’international.

Et les regroupements de chambres de commerces francophones du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta ont créé en 2023 une Alliance de la francophonie économique canadienne (AFEC). Le Club canadien de Toronto fait d’ailleurs partie des fondateurs de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), et donc de l’AFEC.

Club canadien
La PDG sortant du Centre francophone du Grand Toronto, Florence Ngenzebuhoro, a présenté Danièle Henkel, qui l’a inspirée, dit-elle, dans sa décision de partir à son compte.

Primauté du secteur privé

Les deux conférenciers du Club canadien ont souligné le rôle et la responsabilité du secteur privé, les entreprises, dans l’évolution de leurs socités. Mme Henkel a même lancé: «Oubliez les gouvernements! Les gouvernements et les partis politiques changent, les entrepreneurs restent le moteur de la croissance.»

Autrice à succès, conseillère stratégique, conférencière et animatrice, Danièle Henkel est une «passionaria de l’entrepreneuriat».

Conseillère politique et économique de l’ambassadeur des États-Unis en Algérie pendant douze ans, elle a préféré fuir la montée de l’intégrisme religieux en immigrant au Québec au début des années 90 avec sa mère, son mari et ses quatre enfants. Six ans plus tard, elle créait le Gant Renaissance, point de départ des Entreprises Danièle Henkel.

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«J’ai fait le choix du Québec alors que j’aurais pu aller aux États-Unis», explique-t-elle, «parce que j’étais fascinée par ce peuple qui relevait le défi de vivre en français sur un continent anglophone.»

L’heure est toutefois à l’ouverture et aux ponts vers les autres cultures, a-t-elle reconnu, à l’instar de M. Blackburn. Le français devient alors un atout de plus dans le jeu des entrepreneurs et des investisseurs.

Semaine de la francophonie de Toronto
Le ministre québécois Jean-François Roberge au lancement de la Semaine de la francophonie de Toronto.

Journée québécoise de la francophonie canadienne

Le ministre québécois de la Langue française, des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge, qui participait en personne à l’ouverture de la Semaine francophone de Toronto et qui a envoyé un message vidéo au Club canadien, vante lui-aussi l’importance du commerce Ontario-Québec et la contribution des entrepreneurs francophones.

Sur le plan culturel aussi, fait valoir le ministre en entrevue à l-express.ca, la proclamation, pour une deuxième année, de la «Journée québécoise de la francophonie canadienne» (22 mars, l’anniversaire de l’écrivaine manitobaine Gabrielle Roy), «permet de faire rayonner au Québec des artistes francophones de l’Ontario, de l’Acadie et de l’Ouest».

«Si on ne sait pas que les gens existent, on ne peut pas aller à leur rencontre», dit-il.

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Lui-même est passé par Toronto pour la première fois pour visiter nos écoles de langue française quand il était ministre de l’Éducation. «Je savais qu’il y avait des communautés francophones au Canada à l’extérieur du Québec, mais je ne savais pas à quel point elles étaient nombreuses, vibrantes et diversifiées.»

Semaine de la francophonie de Toronto
La lieutenante gouverneure de l’Ontario, Edith Dumont, a participé au lancement de la Semaine de la francophonie de Toronto.

Activités du Centre de la francophonie des Amériques

La «Journée québécoise de la francophonie canadienne» implique notamment le Centre de la francophonie des Amériques (CFA), financé par le gouvernement du Québec. Le CFA organise quelques activités autour de cette date, notamment un spectacle de l’artiste acadienne Émilie Landry au Grand Théâtre de Québec les 20 et 21 mars.

Le 20 mars (Journée internationale de la francophonie), le CFA présente le documentaire L’Ordre secret, de Phil Comeau, à l’Alliance française de Montréal. Une programmation spéciale de Télé-Québec met à l’honneur des artistes de la francophonie. Tandis que la littérature franco-canadienne est en vedette dans la revue Les Libraires.

C’est le ministre Roberge qui lira la Dictée P.G.L. de la francophonie lors de la finale du 22 mars. Le texte, qui portera sur l’intelligence artificielle, a été écrit par la Franco-Ontarienne Marie-Josée Martin.

Au lancement de la Semaine de la francophonie de Toronto, M. Roberge a aussi évoqué le programme d’échanges d’étudiants entre l’UOF et l’Université de Montréal comme exemple de relations innovantes entre les francophonies canadiennes.

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La rencontre des francophonies de tous les horizons, c’est le thème de la Semaine, du mois, de notre époque!

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

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