Au fond du lac le plus profond du Québec

lac Manicouagan
Le réservoir Manicouagan. Photo du satellite Sentinel-2B / ESA
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Publié 17/03/2024 par Isabelle Burgun

Le lac Manicouagan n’est pas seulement le lac le plus profond du Québec, c’est aussi l’un des plus profonds d’Amérique du Nord. Il doit cette particularité à l’impact d’une météorite il y a 214 millions d’années. Pas étonnant qu’il recèle encore de nombreux mystères: une récente étude s’est intéressée à sa morphologie et à son évolution.

Inutile d’espérer en voir les rivages: le lac Manicouagan s’enfonce de 320 mètres au fond du réservoir du même nom, créé par la construction, dans les années 1960, du barrage Daniel-Johnson, qui alimente la centrale hydroélectrique Manic-5.

Un deuxième lac, Mouchalagan, s’enfonce à 130 mètres.

L’oeil du Québec

Le réservoir Manicouagan a été rendu célèbre par sa forme d’œil géant en raison de la forme du cratère d’impact.

«Cela reste encore un grand mystère et, sans cartes, une exploration totale de ce lac immense est impossible. Il est aussi profond que le fjord Saguenay (450 mètres) avec son immersion occasionnée par les travaux, mais il pourrait l’être encore plus sous les sédiments», soutient le professeur au Département de géographie de l’Université Laval, Patrick Lajeunesse, coauteur de l’étude, parue dans l’édition de février de la revue Geomorphology.

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Les six chercheurs ont retracé le profil bathymétrique du lac, donc sa profondeur et son relief. Ils ont aussi relevé l’existence d’une couche de sédiments d’une épaisseur exceptionnelle de 280 mètres en certains endroits.

De telles «archives» pourraient nous en apprendre beaucoup sur l’histoire environnementale, géologique et climatique des derniers millions d’années.

Des traces de séismes

En plus des séismes… Le chercheur et certains membres de la même équipe ont travaillé dans l’estuaire du Saint-Laurent il y a près de 20 ans, pour plonger dans les couches de sédiments afin d’y trouver des traces des anciens séismes.

C’est ce que l’on nomme de la paléosismologie. Cette discipline permet de «retracer les grands séismes» du passé et de mieux comprendre le risque sismique réel de la région, note le chercheur.

En plus de voir «ce qui se passe dans un lac avec les crues et les autres changements liés au climat».

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Auteurs

  • Isabelle Burgun

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

  • Agence Science-Presse

    Média à but non lucratif basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada.

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