Le balado Bol d’air: cuisine et éco-responsabilité

La passion de Tanguy Nguyen à Toronto

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Enregistrement d'un épisode du balado Bol d'air par Tanguy Nguyen, avec son invitée la cheffe Nadège Nourian. Photos: courtoisie
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Publié 24/11/2023 par Nina Boucherie

Lancée depuis quelques semaines, la saison 1 du balado Bol d’air invite les auditeurs dans une parenthèse culinaire et de détente. C’est Tanguy Nguyen, à Toronto, qui est à l’origine de ces épisodes de 40 à 50 minutes. 

C’est la passion de la cuisine et du voyage qui a amené Tanguy Nguyen à se lance dans la création de balados (podcasts). C’est d’ailleurs parce qu’il aime le voyage qu’il a décidé de quitter la France pour s’installer au Canada. 

En tant que musicien amateur, il affirme que «le son est important» pour lui. Un balado mêlant ces différents thèmes est donc le combo parfait pour Tanguy.

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Le créateur du balado Bol d’air, Tanguy Nguyen.

Un nouvel épisode est disponible tous les vendredis matin à 8h. Dans la saison 1, huit épisodes mettent en vedette des chefs cuisiniers francophones et expatriés, quatre femmes et quatre hommes.

Tanguy réfléchit à une saison 2 plus internationale et avec une diversité de métiers avec des invités comme des sommeliers ou fromagers par exemple. 

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En entrevue avec l-express.ca, Tanguy Nguyen, le chef Romain Avril et la cheffe Nadège Nourian témoignent de leur expérience culinaire, éco-responsable et d’expatriation à Toronto.

Une invitation au voyage et une pause dans la journée

Tanguy Nguyen a choisi d’appeler son balado Bol d’air car «c’est une invitation au voyage et une pause dans la journée, pour les chefs et pour les auditeurs, pour passer un bon moment»

Dans chaque épisode, le public en apprend plus sur le parcours de chacun des chefs. Tanguy Nguyen affirme qu’«il est important de comprendre comment ils sont venus à vouloir faire ce métier et connaître leurs premières expériences». 

Des rubriques sont ajoutées, comme une séquence de 10 questions pour mieux connaître le chef, que les auditeurs peuvent proposer en amont via le compte instagram. Une question d’un proche de l’invité est également posée. 

Une recette de cuisine, simple et rapide à reproduire chez soi, est également proposée par chacun des invités. 

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L’expatriation est un sujet qui nous concerne tous

L’expatriation est également un sujet abordé pour comprendre ce qui inspire leur cuisine. «Chacun peut se reconnaître dans une partie de l’aventure des chefs et passer un bon moment.»

«Tous les invités ont des parcours différents et une origine différente, mais leur point commun c’est l’expatriation.» Arrivé en 2018 au Canada, Tanguy Nguyen souhaite partager les expériences de chacun et évoquer les difficultés d’adaptation lors des premières semaines. 

En ce qui concerne Nadège Nourian, responsable de Nadège Pâtisserie, elle a quitté la France pour suivre son mari originaire de Toronto. Elle définit son expatriation comme «très compliquée, car personne ne m’a aidé à installer la boutique à l’époque».

«Tout était moins simple sans les réseaux sociaux et sans la multitude de sites internet.»

Donner la parole aux métiers de bouche

Selon Tanguy Nguyen, «l’objectif principal est de donner la parole aux personnes derrière les fourneaux, car ce sont des personnalités qui ne sont pas assez mises en lumière».

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Il fait donc appel «à tous les métiers de bouche, aux chefs, artisans, pâtissiers pour qu’ils puissent parler de leur métier, passion, inspiration et parcours». 

«L’objectif est également de donner les clés de compréhension aux auditeurs pour qu’ils puissent comprendre par exemple les efforts que cela demande pour avoir un croissant chaud à 8h le matin.»

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La cheffe Nadège Nourian et Tanguy Nguyen.

La difficulté de la covid

Pendant la pandémie de covid, l’entreprise de Nadège Nourian a été confrontée à des fermetures de magasins, la forçant à repenser sa stratégie vers les livraisons à domicile.

Malgré les difficultés, elle a su réinventer son modèle d’affaires, passant d’une équipe de 120 employés à une équipe restreinte de quatre personnes pour assurer la survie de son entreprise.

«On se redéveloppe au fur et à mesure», s’exprime Nadège Nourian. À présent, l’entreprise compte 70 salariés et 5 boutiques.

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Quant au chef Romain Avril, arrivé en 2010 à Toronto et travaillant dans un restaurant depuis 2013, il a dû se réinventer. Entre consulting, cuisine à domicile, professeur et créateur de contenus, son emploi du temps est plutôt chargé.

Cheffes sous-représentées 

Tanguy Nguyen souhaite également «donner la parole aux femmes cheffes sous-représentées dans l’industrie». Un des premiers épisodes est consacré à Nadège Nourian, qui évoque son expérience en tant que cheffe.  

Selon Nadège Nourian, «il y a plus de femmes que d’hommes dans les laboratoires en pâtisseries, mais il reste plus compliqué de trouver des femmes cheffes».

Ce manque de visibilité ou de médiatisation autour de ces femmes s’explique parfois par la maternité qui interrompt souvent leur carrière. «Même si j’ai bien réussi, je sais que j’aurais été à un autre niveau si je n’avais pas eu mes deux enfants», indique Nadège Nourian.

Une consommation éco-responsable 

Ayant travaillé dans des entreprises certifiées B Corp comme Too Good To Go dans laquelle il travaille actuellement, c’est-à-dire répondant à des exigences sociétales et environnementales, Tanguy Nguyen souhaite mettre l’accent sur l’éco-responsabilité.

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Nadège Nourian privilégie des ingrédients de qualité supérieure et éco-responsables, comme le beurre de l’Ontario. Elle a repensé également le packaging en privilégiant des matériaux compostables et des encres végétales.

Pourtant, dans cette métropole à l’agitation incessante, le chef Romain Avril dénonce un manque de connexion avec la culture culinaire.

Il souligne «le mimétisme des habitudes, où le regard se porte plus sur l’esthétique des restaurants que sur la valeur authentique de la cuisine».

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Le chef Romain Avril et Tanguy Nguyen.

Romain Avril plaide pour une approche «de la ferme à la table», c’est-à-dire à «adapter notre alimentation selon notre environnement», mettant en lumière les richesses du terroir canadien souvent méconnues. 

Il regrette que malgré la présence d’agriculteurs et de fermiers dévoués, leurs produits d’exception restent souvent inaccessibles en raison d’un manque d’engagement envers la qualité.

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Pour amener ce changement, Romain Avril offre des conseils pratiques notamment sur son site, ou avec son nouveau livre Vegan Bridge qui contient une centaine de recettes. 

«Il faut réduire les portions de viande au profit des légumes, valoriser la qualité des produits, et encourager le recyclage et la réutilisation des ingrédients.»

Il invite chacun à repenser sa relation avec la nourriture, à se tourner vers des adresses et des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

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Dégustation de croissants à l’aveugle pour le chef Romain Avril lors de son passage au balado Bol d’air.

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