Le nombre d’itinérants augmente dans toutes les villes du pays. Les élus municipaux sont soumis à une forte pression pour trouver des solutions, mais ils manquent de pouvoir et d’argent. Cette crise de l’itinérance requiert plus que jamais une collaboration accrue entre les différents ordres de gouvernement.
«Il n’y a jamais eu autant de sans-abri et de campements dans notre ville», confie Hilary Gough, conseillère municipale de Saskatoon, en Saskatchewan. L’élue affirme que les attentes sur le terrain «dépassent» les compétences de la municipalité. Dans la Ville des Ponts, 550 personnes sont en situation d’itinérance, dont plus de 90% sont d’origine autochtone.
Ottawa compte de son côté 375 campements d’itinérants, contre 65 il y a trois ans, rapporte la capitale fédérale. Toronto, deuxième place financière d’Amérique du Nord, compte plus de 10 000 sans-abri.
«Bien que le phénomène soit moins visible en zone rurale, les petites villes sont aussi confrontées à un nombre croissant de sans-abri», précise Laura Pin, professeure adjointe en sciences politiques à l’Université Wilfrid-Laurier de Waterloo, en Ontario.
L’itinérance mêle des phénomènes inextricables: dépendances, troubles psychiatriques, pauvreté et pénurie de logements.