Historitours, pour découvrir Toronto en français

Les balades en français de la Société d’histoire de Toronto (SHT), baptisées Historitours, ont repris en force en avril. Visiteurs et résidents de Toronto pourront profiter des belles sorties gratuites tout au long de l’été et jusqu’en novembre. Pas besoin de s’enregistrer! On peut donc s’y joindre à la dernière minute.

L’histoire de la Société d’histoire

L’histoire de la SHT en est une de célébration des bénévoles passionnés qui retroussent leurs manches pour faire avancer les choses, en français.

L’organisme est présentement sans présidence. Ses membres rendaient récemment un hommage bien senti à Lisette Mallet, décédée en janvier, qui avait joué ce rôle depuis 2016 et siégé au sein du conseil d’administration durant trois décennies.

Nous avons donc parlé avec Rolande Smith, coordonnatrice des activités et des communications. C’est probablement celle qui vous répondra si vous adressez des questions à la Société.

Rolande est un bel exemple de retraite active. Cette bénévole dédiée est impliquée avec la SHT depuis l’an 2000, quand elle a pris sa retraite. Une seule visite guidée de la Société l’avait alors convaincue de s’y joindre. «Parce que j’aime Toronto. J’aime l’histoire. Et j’aime la marche!»

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, La Société d’histoire de Toronto, née en 1984, n’est pas le volet francophone de la Toronto Historical Association, qui a vu le jour en 1998 à la suite de l’amalgamation des quartiers qui constituent la ville de Toronto d’aujourd’hui.

En 1984, Toronto célébrait ses 150 ans. Un sous-comité francophone avait été formé pour l’occasion, lequel a organisé des balades sur des points d’intérêt francophones dans la ville. L’idée était si bonne que la Société d’histoire de Toronto a été formée dans la même année.

La Société d’aujourd’hui

Au fil des ans, la SHT s’est mise à organiser des visites guidées et des excursions dans des lieux de plus en plus variés. Elle a offert des conférences, tenu des expositions et des ateliers. Elle a même réalisé des projets de recherche donnant lieu à des publications.

C’est aussi grâce au bouche-à-oreille dû à la solide réputation de la SHT qu’elle a su faciliter la création de volets francophones sur divers panneaux historiques de la ville. En passant devant de tels panneaux à la sortie du café Arvo de la Distillerie où nous rencontrions Rolande, elle a remarqué avec un petit sourire de satisfaction: «C’est nous qui avons travaillé avec eux pour la traduction de ces informations.»

En 2010, une autre bénévole dynamique et nouvellement semi-retraitée, a reconnu l’avantage d’organiser plus formellement les visites guidées de la SHT sous le chapeau d’Historitours, qui a maintenant son propre onglet sur le site de la Société.

L’expérience Historitours

Pour se joindre à une visite guidée, il est recommandé de suivre la SHT sur Instagram ou Facebook, où l’on décrit les activités à venir. On trouve également ces informations sur le site de la Société.

Lorsqu’on trouve une visite à notre goût, on note date et lieu de rencontre, puis l’on se pointe à l’heure dite, sans besoin d’enregistrement. Toutes les activités se déroulent, beau temps mauvais temps. Le nombre des participants varie grandement, de 6 à 75, mais en moyenne, on compte entre 30 et 40 marcheurs.

À la fin de la visite, un bénévole d’Historitours passe le chapeau, sans pression. Ces fonds servent entre autres à payer le site web les dépenses administratives de l’organisme entièrement géré par des bénévoles.

Quand on assiste pour la première fois à une visite guidée d’Historitours, on est surpris par l’esprit de camaraderie. Puis l’on se rappelle qu’on est «entre nous», francophones dans une mer anglophone. C’est déjà un gros point en commun qui aide rapidement à briser la glace.

Francophones et francophiles

Rolande Smith estime par ailleurs que 10% des participants sont francophiles ou des visiteurs se faisant traduire les commentaires par leur partenaire.

Des gens de tout âge se joignent aux visites pour la bonne raison que l’offre des Historitours est des plus éclectiques. Chacun trouve son compte. De plus, c’est une belle activité intergénérationnelle et une occasion de socialisation en français pour les personnes seules.

«Je guide des balades Historitours depuis 2016», indique Brigitte Laflair. «Passionnée d’histoire, c’est un véritable plaisir pour moi de faire découvrir des aspects méconnus de Toronto à tant de francophones d’horizons différents.»

Les thèmes des visites guidées sont aussi variés que les intérêts de ceux qui les mènent.

Guides passionnés

Certains guides sont des sources intarissables sur l’histoire des quartiers et des personnages qui les ont influencés.

D’autres ont une passion pour un sujet particulier: les phares, la nature urbaine, les forts, les cimetières, l’architecture. La plus grande qualité d’un guide est son enthousiasme pour son sujet. C’est contagieux.

Il n’est pas rare que les guides travaillent avec un collègue pour enrichir un angle particulier de leur visite guidée. Les commentaires des visiteurs informent souvent la balade.

Tout se fait de façon très relaxe et sympathique. Les participants se brisent souvent en petits groupes après la visite pour profiter des petits restaurants, cafés ou bar autour de la balade.

Il est arrivé que la Société organise des sorties en autobus, par exemple pour aller du côté de Penetang, ou encore de Brandford, pour assister à un Pow Wow. Elle offre même une balade en vélo intitulée De fort en fort (prévue pour le 19 août 2023).

En 2023, on pourra entre autres faire une balade en nature dans le parc Charles Sauriol, explorer le quartier Liberty Village, et faire notre visite annuelle de cimetière de novembre dans le cimetière North York.

Les leçons de la pandémie

La pandémie a demandé une bonne dose de flexibilité et de créativité de la part des membres de la Société pour survivre. Heureusement, les membres ont saisi les opportunités au passage.

Par exemple, les conférences (un autre volet de la SHT fort apprécié) sont de retour en présentiel de juin à mai à l’Alliance française de Toronto. Mais la SHT continuera d’en offrir de façon virtuelle! Elles permettent d’inviter des conférenciers hors Toronto et de rejoindre un plus grand public. On trouvera les détails sur leur site et leurs médias sociaux.

La pandémie a également fait sortir les gens de leur zone de confort et de leur maison! Un fait qui réjouit les membres de la Société d’histoire de Toronto. La curiosité est certainement le secret pour ajouter de la vie à nos années.

Comme conclut si bien Rolande Smith: «Ne restons pas dans la routine. Il faut toujours apprendre quelque chose de nouveau.»