La mémoire d’un érable solitaire, selon trois artistes francos

érable, Mémoire, Design TO
L'artiste Tania Love à l'oeuvre. Photos: courtoisie
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Publié 15/01/2023 par l-express.ca

Mémoire est un projet collaboratif entre Andreas Krätschmer, artiste travaillant le bois, Tania Love, artiste en arts visuels, et Paul Ruban, poète, dont la première exposition commune sera présentée lors de la 13e édition du festival Design TO.

«Cette installation multidisciplinaire a été conçue dans le climat de solitude découlant de la pandémie», expliquent les artistes. «Elle s’inspire d’un érable de Norvège, lui-même malade et solitaire, abattu dans le jardin d’Andreas à Picton», près de Belleville et de Kingston.

L’exposition a lieu du 20 au 28 janvier à la galerie Abbozzo, au numéro 128 du 401 rue Richmond Ouest. Le festival Design TO se déploie dans une centaine d’endroits en ville.

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L’installation Mémoire est présentée à la galerie Abbozzo.

L’érable de Norvège envahissant

L’érable de Norvège est problématique dans l’écosystème canadien: c’est une espèce envahissante. C’est un arbre à croissance rapide qui forme une voûte dont l’ombrage empêche la croissance d’autres plantes, expliquent les artistes.

Tania Love
Tania Love.

«Communément planté dans les parcs et jardins de banlieue, on le trouve souvent solitaire dans des environnements construits.»

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À travers leurs perspectives et leurs pratiques respectives, les trois artistes explorent la vie de cet arbre en relation avec son habitat urbain.

«Le passage du temps dont l’arbre a été témoin, d’une saison, d’une année à l’autre, la richesse de sa vie intérieure, son hypersensibilité, la violence qu’il a connue lors de sa mise à mort – voilà quelques-uns des aspects qui leur ont ouvert des pistes de création particulièrement prégnantes.»

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Andreas Krästchmer travaille le bois.

Encre, charbon et poèmes

Son bois a été employé dans les œuvres tournées et sculptées, tandis que les tannins de ses feuilles et de son écorce ont servi à créer des encres naturelles. Tania Love travaille avec les teintures et les encres végétales depuis près de 20 ans.

Quant aux branches, elles ont été transformées en charbon par Andreas Krästchmer afin de créer des dessins et des sculptures.

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Les artistes ont créé du charbon.

Paul Ruban a contribué six poèmes qui offrent à la fois une vision intime de la vie de cet arbre et ouvrent une vision de l’interconnexion entre toutes choses.

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Tania Love a réalisé des œuvres sur papier avec ces poèmes. Elle les a tapé à machine «sur un papier gampi, très délicat, traité avec la gomme laque», explique-t-elle..

«Andreas Krästchmer a crée des sculptures en bois en employant plusieurs techniques. Il a aussi employé les encres pour modifier le ton du bois, ainsi qui le charbon comme matière intégrale à ses sculptures.»

Leur travail pose un regard compatissant sur cet arbre coupé de sa famille et de son milieu naturel, lui rend hommage et nous invite à contempler la relation complexe entre les humains et la nature.

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Des poèmes de Paul Ruban, le travail du bois d’Andreas Krätschmer et le dessin de Tania Love à la galerie Abbozzo dans le cadre du festival Design TO.

Picton et Toronto

Andreas Krästchmer, basé à Picton, explore dans son travail «les thèmes de la fragilité et de la résilience». Tania Love est basée à Toronto. «Son travail évolue à partir d’une relation avec le lieu, la matière et la connexion avec la nature.»

L’écrivain Paul Ruban, qui est aussi scénariste et traducteur, a reçu le Prix Trillium en 2020 pour son premier recueil de nouvelles, Crevaison en corbillard (Flammarion Québec). Et il a été finaliste pour le Prix John Glassco de traduction littéraire en 2022. Il partage son temps entre le Canada et l’Allemagne.

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Paul Ruban.

Andreas et Paul se connaissent depuis 2014, ayant travaillé chez TFO. Tania Love les a rencontrés en 2021.

«C’est la commissaire de Craft Ontario, Janna Hiemstra, et les galeristes Guy de Carteret et Karen Bell de la galérie Guildworks où nous exposions (sans nous connaître) qui ont recommandé à Andreas de me contacter», raconte Tania.

«Même si on était très peu ensemble en présentiel pour la réalisation de cette installation, ce fut un équipe de rêve et une collaboration très riche.»

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