Céline Labrosse milite en faveur d’une langue française «vivante, féconde, enrichie et combien plus égalitaire». Dans Pour une langue sans sexisme, elle reproche aux premiers grammairiens d’avoir rendu les femmes «invisibilisées et muettées».
Cette docteure en linguistique ne figure pas parmi les locutrices françaises qui acceptent que «le masculin l’emporte sur le féminin».
La langue française sexiste depuis le 16e siècle
C’est vers 1530, rappelle-t-elle, que les épithètes masculin, masculine, féminin, féminine sont intégrées dans le discours.
On associe alors des propriétés distinctives aux lettres A et E. La première est considérée masculine (A pour Adam) et la seconde, féminine (E pour Ève). Comme Ève est sortie de la côte d’Adam, le féminin sort donc du masculin.
On réduit les femmes au silence en s’appuyant sur une maxime d’Aristote: «Le silence est la vertu des femmes comme l’éloquence est celle de l’homme.»