Yves Plouffe : sexe et meurtres en milieux politiques et médicaux

Yves Plouffe, Les dessous prennent le dessus
Yves Plouffe, Les dessous prennent le dessus, roman, Lanoraie, Essor-Livres Éditeur, 2021, 172 pages, 19,95 $.
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Publié 22/09/2021 par Paul-François Sylvestre

On dit que sexe et politique font rarement bon ménage. Yves Plouffe tente d’illustrer cet adage dans son tout récent roman intitulé Les dessous prennent le dessus. Dès les premières lignes, l’épouse du ministre des Affaires étrangères du Canada est trouvée sans vie dans et l’enquête prend rapidement une envergure internationale.

Certains personnages portent des noms qui font sourire. Ainsi, on fait la connaissance du lieutenant Hercule Homes, du sergent-détective James Bondel, du shérif Burt Eastwood et des docteurs Pasteur et Watson. L’enquête de la Gendarmerie royale du Canada est confiée Georges Larrivée, un homosexuel qui s’affiche ouvertement.

Plusieurs interrogatoires sont menés par Agatha Pion qui a fait son nom «grâce à sa perspicacité et à son intuition» (Agatha Christie), tandis qu’Hercule Holmes «tire sa force de ses déductions rationnelles» (comme Poirot).

Ce qui aurait pu se passer

Avec un titre comme Les dessous prennent le dessus, il ne faut pas se surprendre de trouver un personnage à l’allure d’une sorte de poupée brésilienne qui ne manque pas de culot, de franchise, d’arrogance et d’ambition. Cela permet à Plouffe d’inclure des scènes d’érotisme et d’exotisme.

Comme c’est souvent la coutume, Yves Plouffe souligne que les événements et les lieux relatés dans son roman relèvent de la pure fiction et ne sauraient avoir un quelconque lien avec des êtres vivants ou ayant existé. Il ajoute que «ce livre contient des glissements entre ce qui aurait pu se passer, mais qui ne s’est pas passé».

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Selon le romancier, la fiction est parfois supérieure au réalisme documentaire. «L’essentiel de ce roman, écrit-il, s’assoit sur un socle de réalité palpable.» Il n’y a que le contexte historique qui soit tiré de la réalité pure.

Remplissage inutile

Plusieurs passages du roman semblent copiés tout droit de sites Internet. Cela donne lieu à du remplissage inutile, notamment sur la production agricole du Brésil.

Le roman regorge aussi de statistiques sur les cas de Covid-19 au Québec, sans que cela n’apporte un éclairage pertinent.

Et l’auteur se plaît à indiquer la population de petites villes qui sont simplement mentionnées en passant; avons-nous besoin de savoir que New Brunwsick, au New Jersey, compte 56 100 habitants?

Je me permets de noter que la mise en page laisse parfois à désirer. Au lieu d’écrire le titre d’un livre en caractères italiques, comme c’est la règle, on le met en souligné. On glisse aussi des mots anglais comme «due diligence» et «bachelor degree».

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Je termine plus positivement en signalant une intéressante citation: «Le bonheur d’aujourd’hui n’empêche pas un drame de survenir demain!»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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