L’article 137 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, LRO 1990, c C.43 s’applique aux procédures de successions de la même façon que toute autre procédure judiciaire, en prévoyant que «quiconque a acquitté les droits prévus peut examiner un document déposé au greffe dans une instance civile devant un tribunal, à moins qu’une loi ou une ordonnance du tribunal ne l’interdise».
C’est le rappel que le journaliste Kevin Donovan fait en réponse aux fiduciaires et héritiers des successions de Barry Sherman et Honey Sherman (retrouvés assassinés le 15 décembre 2017 dans leur maison de Toronto), qui demandent à la Cour suprême du Canada d’annuler la décision de la Cour d’appel de l’Ontario et de rétablir l’ordonnance de mise sous scellés des documents des deux successions pour une nouvelle période de deux ans.
L’audience de cette affaire devait avoir lieu le 26 mars dernier, mais, en raison de la pandémie de CoViD-19, a été reportée au mois de juin prochain. Le 19 mars, la Cour suprême a refusé d’entendre les cousins de Barry Sherman qui revendiquaient 20% d’Apotex, le géant pharmaceutique dont il était le fondateur.
«La justice s’épanouit au grand jour»
Dans le mémoire soumis au nom de Kevin Donovan, les avocats Iris Fischer, Skye Sepp et Ellie Marshall, du cabinet Blake, Cassels & Graydon, citent la première phrase du jugement de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Toronto Star Newspapers Ltd. c. Ontario, [2005] 2 R.C.S. 188: «Dans tout environnement constitutionnel, l’administration de la justice s’épanouit au grand jour — et s’étiole sous le voile du secret.»
Puis, ils réfutent méthodiquement les arguments des fiduciaires et héritiers. Leur plaidoirie s’appuie sur une longue jurisprudence où l’on trouve même une cause impliquant un conseil scolaire franco-ontarien: A. c Laurent Amyot & Conseil scolaire catholique Franco-Nord, 2019 ONSC 3459.